Carnet noir L'actrice de «Shining» Shelley Duvall est morte à l'âge de 75 ans

AFP

11.7.2024

L'actrice américaine Shelley Duvall, connue pour son rôle dans le célèbre «Shining» de Stanley Kubrick avant de longtemps disparaître des écrans, est décédée jeudi à l'âge de 75 ans, ont rapporté les médias américains.

L'actrice éclectique aux grands yeux incarne une multitude de personnages souvent excentriques qui lui valent une série de récompenses.
L'actrice éclectique aux grands yeux incarne une multitude de personnages souvent excentriques qui lui valent une série de récompenses.
KEYSTONE

AFP

Shelley Duvall est morte dans son sommeil à son domicile de Blanco, au Texas, dans le sud des Etats-Unis, à la suite de complications liées à un diabète, a précisé The Hollywood Reporter, citant son compagnon, le chanteur Dan Gilroy.

Née le 7 juillet 1949 à Fort Worth, au Texas, Shelley Duvall est découverte par Robert Altman, figure du Nouvel Hollywood, inspiré notamment par la Nouvelle Vague française.

Le cinéaste connu pour ses personnages riches, sa critique sociale acerbe et son sens de la satire, l'engage dans la comédie noire «Brewster McCloud» sortie en 1970.

L'actrice éclectique aux grands yeux incarne une multitude de personnages souvent excentriques qui lui valent une série de récompenses, notamment à Cannes pour son rôle dans «Trois Femmes» en 1977.

Sa carrière reste marquée par sa relation de travail avec Robert Altman, qui lui «offre de sacrés bons rôles». «Aucun d'entre eux ne se ressemble», avait-elle confié au New York Times en 1977. Cette année-là, elle fait fait une apparition furtive dans «Annie Hall» de Woody Allen en 1977.

Stanley Kubrick l'a faisait «pleurer 12 heures par jour»

Mais c'est Stanley Kubrick qui donne sans doute à Shelley Duvall l'un des rôles de sa vie dans «Shining», l'adaptation du roman éponyme de Stephen King, aux côtés de Jack Nicholson.

Dans ce grand classique de l'épouvante, l'actrice est mise à rude épreuve par le cinéaste pour interpréter Wendy Torrance, épouse d'un écrivain qui sombre dans la folie meurtrière et la terrorise elle et leur jeune fils.

Stanley Kubrick l'a fait «pleurer 12 heures par jour pendant des semaines» durant le tournage, a-t-elle raconté au magazine People en 1981. «Je ne me donnerai plus jamais autant. Si vous voulez souffrir et appeler ça de l'art, allez-y, mais sans moi.»

La même année que «Shining», elle partage l'affiche avec Robin Williams dans l'adaptation de «Popeye» par Robert Altman. Dans les années 1980, elle se lance aussi dans les programmes pour enfants. En 2023, elle revient au cinéma après deux décennies d'absence dans le thriller indépendant «The Forest Hills».

«J'étais une star, j'avais des premiers rôles»

La discrétion de Shelley Duvall ces dernières années avait suscité de nombreuses spéculations à Hollywood.

Dans une récente interview accordée au New York Times, elle et Dan Gilroy ont exprimé leur exaspération face aux rumeurs. Dans ce rare entretien, elle dit se sentir trahie par l'industrie qui l'avait portée aux nues à ses débuts. «J'étais une star, j'avais des premiers rôles», rappelle-t-elle au journal.

Sa disparition des écrans? «Les gens pensent que c'est la vieillesse, mais c'est faux. C'est de la violence», dit-elle. «Comment vous sentiriez-vous si les gens étaient vraiment gentils, et puis, soudainement, d'un coup... ils se retournent contre vous?»

Musicien et ancien chanteur du groupe Breakfast Club, connu pour sa relation passée avec Madonna, Dan Gilroy était le partenaire de longue date de Shelley Duvall, depuis leur rencontre sur le tournage d'un film Disney en 1990.

«Ma chère, douce, merveilleuse partenaire de vie et amie nous a quittés. Trop de souffrance ces derniers temps, maintenant elle est libre. Envole-toi, belle Shelley», a déclaré Dan Gilroy dans un communiqué largement diffusé dans les médias.