PakistanLe bilan du double accident ferroviaire passe à 63 morts
ATS
8.6.2021 - 11:30
Au moins 63 personnes ont été tuées dans le déraillement d'un train suivi d'une collision avec un autre train de passagers, dans le Sud du Pakistan, ont annoncé mardi les autorités au lendemain de ce double accident.
08.06.2021, 11:30
ATS
Mardi, sur les lieux de la catastrophe, une forte odeur de diesel, de sueur et de sang restait perceptible. Des ingénieurs civils et militaires pakistanais finissaient de dégager les épaves tordues et déchiquetées des deux trains et des soudeurs réparaient les rails endommagés.
Des ouvriers ont indiqué que des corps ont continué d'être extraits des débris métalliques durant la nuit.
«C'est le pire accident que j'ai jamais vu en près de dix ans de service», a affirmé à l'AFP Jahan Zeb, ingénieur ferroviaire, les yeux gonflés par la fatigue.
Le double accident s'est produit lundi vers 03h30, près de la ville de Daharki, dans le Nord reculé de la province du Sind, à une heure où la plupart des 1200 passagers des deux trains devaient vraisemblablement dormir.
Le Millat Express reliait le grand port de Karachi à la ville de Sardogha quand il a déraillé, glissant sur les voies du Sir Syed Express qui arrivait en sens inverse de Rawalpindi.
Cet accident a relancé le débat sur l'état déplorable des chemins de fer du Pakistan, qui a hérité de milliers de kilomètres de voies et des trains de l'époque coloniale, sous l'empire britannique.
Entretien des voies négligé
Mais leur entretien a été négligé au fil des décennies.
Les causes de l'accident demeuraient inconnues mardi mais selon le ministre de l'Intérieur Sheikh Rashid – ancien ministre des Chemins de fer – les voies sur lesquelles l'accident s'est produit, qu'il a qualifiées de «foutoir», dataient de 1880.
L'actuel ministre des Chemins de fer, Azam Swati, a déclaré que la section de voie ferrée où a eu lieu l'accident était «vraiment dangereuse».
Le vice-commissaire de la province du Sind, Usman Abdullah, a publié deux listes des personnes décédées dans ce double accident. Sur la première figurait l'identité des 51 victimes et sur la seconde 12 personnes non identifiées.
Parmi les victimes ayant perdu la vie se trouvaient un bébé de quelques mois et une femme âgée de 81 ans.
Khan Mohammad, chef d'une gare située à proximité du lieu de l'accident, a estimé que plus de vies auraient pu être sauvées si la collision s'était produite un peu plus tard après le déraillement.
«J'ai vu une fillette de six ou sept ans coincée sous la locomotive», a-t-il raconté, «elle était miraculeusement en vie» quand «le train qui arrivait en sens inverse a percuté» le premier.
«S'il y avait eu un retard d'environ 10 minutes, cette tragédie aurait pu être évitée», a-t-il regretté.