«Je suis tellement désolé»Le chasseur qui a tué un chien dans les Grisons s'exprime
dmu/Trad
14.2.2024
Un chasseur a abattu un chien en laisse à Sedrun, dans les Grisons, samedi en fin de soirée. L'homme de 79 ans est revenu sur l'incident.
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14.02.2024, 15:00
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Une femme promenait son chien dans une rue de Sedrun (Grisons) samedi après 23 heures lorsqu'un coup de feu a soudain retenti et l'animal, qui marchait devant elle en laisse le long d'un talus de gazon, s'est effondré. La propriétaire a alors prévenu la police, qui a retrouvé le soir même un voisin âgé de 79 ans.
La police cantonale a communiqué cette information mardi. L'homme âgé a reconnu avoir tiré. En collaboration avec le Ministère public des Grisons, la police cantonale travaille avec le garde-chasse pour éclaircir les circonstances exactes de cette erreur de tir.
L'animal touché était une chienne Weimaraner âgée de 10 mois, a expliqué la police à blue News. De plus amples informations ne seront publiées qu'à l'issue de l'enquête.
Le chien pris pour un renard
Un malentendu serait à l'origine de l'incident: «J'avais vu un renard passer devant ma maison à plusieurs reprises les soirs précédents», a déclaré le chasseur de 79 ans au Blick. «Le chien se déplaçait de la même manière que le renard. J'ai donc pensé que c'était le même que celui que j'avais vu ces soirs-là».
Il n'a pas vu le propriétaire du chien, ni la laisse. «Si j'avais vu la femme, je n'aurais pas tiré», affirme l'homme. Il ne comprend pas comment une telle chose a pu se produire. Il est chasseur et ancien expert de chasse et a déjà abattu plus de 20 renards. «En aucun cas je n'aurais voulu tirer sur un chien. J'aime les chiens et j'en ai eu un moi-même».
Il regrette profondément l'incident: «Je suis vraiment désolé de ce qui s'est passé samedi soir. Je suis désespéré et mon moral est bas». Il aurait aimé s'excuser auprès de la propriétaire du chien: «Mais je ne la connais pas, regrette-t-il. Elle était dans une maison de vacances à proximité».
Les habitants de Sedrun sont, eux aussi, consternés par l'incident : «Je suis choquée par ce qui s'est passé. Mais je ne suis pas surprise», déclare une femme de 38 ans à 20 Minuten. Les activités de chasse de l'homme de 79 ans étaient considérées comme particulièrement problématiques par les propriétaires de chiens du village. Pour le reste, il était «un voisin très agréable».
Une autre habitante a assisté à la fusillade: «Il y a eu un coup de feu et une femme a crié, puis le silence est revenu». Mais cela ne l'a pas inquiétée. En fait, les gardes-chasse tirent souvent dans le village pour faire fuir les loups, les gens sont habitués.
Deux infractions possibles
On ne sait pas encore si des poursuites seront engagées dans cette affaire et quelle forme elles prendront. blue News a demandé à plusieurs experts en droit pénal d'évaluer la situation. Leurs avis coïncident: deux infractions en particulier pourraient faire l'objet d'une inculpation.
La première est la cruauté envers les animaux, conformément à l'article 26 de la loi sur la protection des animaux. Selon ce texte, quiconque tue intentionnellement des animaux de manière particulièrement cruelle est passible d'une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à trois ans ou d'une amende. «À première vue, il semble que le tireur ait tué un animal intentionnellement», déclare l'avocat Thomas Merz. Il souligne toutefois son manque de connaissances détaillées sur ce cas précis. Ce qui s'est passé pourrait également constituer un délit de dégradation de biens.
Malgré le fait que les animaux ne soient pas des biens, ils sont traités comme tels du point de vue du droit pénal. Par conséquent, blesser ou tuer l'animal d'une autre personne est également considéré comme un dommage à la propriété.
Cela suppose une intentionnalité, qui existe probablement dans le cas présent. Si le propriétaire du chien était en danger, d'autres infractions pourraient également être envisagées, en plus, probablement, de celles contre la loi sur les armes.