Polémique en Italie Le compagnon de Meloni critiqué après ses propos sur un viol collectif

AFP

29.8.2023 - 19:56

Andrea Giambruno, journaliste et compagnon de la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, a reçu une volée de bois vert mardi après avoir conseillé à la télévision aux jeunes filles de ne pas boire pour ne pas risquer d'être violées.

Le compagnon de Giorgia Meloni, Andrea Giambruno, tient dans son bras sa fille Ginevra (image d'archives).
Le compagnon de Giorgia Meloni, Andrea Giambruno, tient dans son bras sa fille Ginevra (image d'archives).
KEYSTONE

M. Giambruno s'exprimait en direct au cours de l'émission d'actualité qu'il anime le lundi sur Rete4, du groupe Mediaset de la famille Berlusconi, une des plus grandes chaînes privées du pays.

Lui et ses invités évoquaient de sordides affaires de violences sexuelles qui ont ému l'Italie ces dernières semaines, dont le viol en réunion début juillet à Palerme d'une jeune femme de 19 ans.

Dans cette affaire, la victime a raconté avoir été contrainte de boire par ses agresseurs. Et sur des images de télésurveillance, on la voit tituber, emmenée par sept jeunes hommes.

«Si tu vas danser, tu as parfaitement le droit de t'enivrer, il ne doit y avoir ici aucune espèce ni de malentendu ni de réserve», a commenté Andrea Giambruno.

«Mais si tu évites de t'enivrer et de perdre connaissance, tu évites aussi sans doute certains problèmes et le risque, effectivement, de te jeter dans la gueule du loup», a-t-il ajouté.

«Insultes infamatantes»

Des responsables de l'opposition au gouvernement de droite/extrême droite de Giorgia Meloni lui sont aussitôt tombés dessus.

«J'exprime ma solidarité à la victime du viol de Palerme qui ne peut pas, en plus de ce qu'elle a vécu, subir les insultes infamatantes de ceux qui culpabilisent les victimes», a réagi Elly Schlein, secrétaire nationale du Parti démocrate, premier parti de gauche.

L'intéressé a dénoncé «une polémique surréaliste» et «l'instrumentalisation» de ses déclarations.

Il a rappelé que lui et ses invités avaient condamné à maintes reprises les auteurs des agressions «abominables», les qualifiant «d'animaux».

Andrea Giambruno a aussi été étrillé par un célèbre confrère, Enrico Mentana, patron du journal télévisé de la chaîne privée concurrente La7.

«Si tu sors faire les courses avec ton portefeuille et qu'on te le vole, tu l'auras bien cherché. Si tu es une femme et que tu sors le soir en minijupe et sans soutien-gorge, si tu es encore dehors après minuit, ou si tu bois un verre de trop, ne sois pas surprise si on t'agresse», a-t-il ironisé sur Instagram.