Enjeu de santé publiqueLe Conseil du Léman s'attaque au moustique tigre
gsi, ats
1.6.2021 - 15:29
gsi, ats
01.06.2021, 15:29
01.06.2021, 15:36
ATS
La région lémanique se mobilise contre le moustique tigre. Une campagne franco-suisse a été lancée pour sensibiliser la population à cette espèce envahissante, qui pourrait représenter à terme un risque sanitaire.
Cette collaboration inédite est née sous l'impulsion du Conseil du Léman, qui regroupe les cantons de Vaud, Genève et du Valais ainsi que les départements français de l'Ain et de la Haute-Savoie. «Cet enjeu de santé publique fait sens à l'échelle transfrontalière», a indiqué mardi Véronique Baude, présidente de la commission Environnement du Conseil du Léman.
Egalement vice-présidente de l'Ain, Mme Baude a rappelé devant la presse que le moustique tigre était présent depuis 2015 dans son département et qu'il n'en finissait plus de proliférer dans la région, où il profite du réchauffement climatique. L'indésiré a été signalé pour la première fois à Genève et Monthey (VS) en 2019, mais pas encore en terre vaudoise. Ailleurs en Suisse, il s'est installé dès 2003 au Tessin avant de gagner notamment Bâle et Zurich.
Originaire du Sud-Est asiatique, le moustique tigre a la particularité de se déplacer dans des véhicules, puis de s'installer dans des petits volumes d'eau pour se reproduire. «Le grand problème, c'est que ces points d'eau sont très nombreux dans les jardins, sur les balcons et, de manière générale, en milieu urbain», a expliqué Daniel Cherix, professeur honoraire à l'Université de Lausanne (UNIL) et actif dans le Réseau suisse moustiques.
Bons réflexes
Des campagnes de prévention ont déjà été menées dans les cantons, mais l'objectif consiste aussi désormais à diffuser un même message à l'ensemble du bassin lémanique et à ses trois millions d'habitants. Une vidéo pédagogique a notamment été réalisée pour transmettre les bons réflexes, comme vider ou recouvrir tout récipient pouvant abriter des moustiques tigres.
La population est aussi appelée à participer au repérage de cet insecte, en signalant sa présence sur un site internet dédié (www.moustiques-suisse.ch). «Nous demandons à nos citoyens d'être les sentinelles dans la lutte contre cette espèce», a souligné Véronique Baude.
Mesurant entre 5 et 10 mn, le moustique tigre est reconnaissable avec son corps et ses pattes rayés de noir et blanc. Il pique de jour, à plusieurs reprises, et peut être vecteur de la dengue, du zika ou du chikungunya. Il transmet toutefois ces maladies uniquement lorsqu'il a piqué une personne déjà infectée.
Après cette mobilisation commune, le Conseil du Léman n'exclut pas de rééditer cette opération pour d'autres insectes nuisibles comme le frelon asiatique ou le capricorne asiatique. «Ce sont des espèces nuisibles contre qui il faut travailler de manière collective», a relevé Mme Baude.
Les cantons ont aussi profité de cette journée de sensibilisation pour rappeler leur dispositif en place. En Valais, le monitoring se poursuit notamment dans la zone douanière de Brigue, en raison du nombre de véhicules qui transitent à cet endroit. Sur Vaud, la surveillance se fait près de zones déjà contaminées (Nyon, Aigle et Bex) ou à proximité de grands axes routiers (Yverdon).