Procès de l'élu UDC DiethelmUne curieuse recherche sur Google avant sa rencontre avec la prostituée
me, ats
3.7.2023 - 18:32
Le procès du député schwyzois Bernhard Diethelm s'est déroulé lundi devant le tribunal de district de Zurich. L'élu UDC est notamment accusé de tentative de viol et de mise en danger de la vie d'autrui.
Keystone-SDA, me, ats
03.07.2023, 18:32
04.07.2023, 05:44
ATS
Le Ministère public a requis quatre ans de prison contre le député âgé de 40 ans. La procureure l'a accusé de mise en danger de la vie d'autrui, de tentative de viol, de tentative de contrainte sexuelle, de lésions corporelles et de pornographie illégale de type zoophile. La défense a plaidé une peine pécuniaire avec sursis.
La plaignante est une prostituée avec laquelle le prévenu aurait convenu de pratiques sado-masochistes en 2021 à Zurich. Le politicien l'aurait menacée et l'aurait rendue incapable de résister. Il a «sans scrupule mis une femme en danger de mort immédiat», selon l'acte d'accusation.
Agressée et étranglée
Durant l'audience, la prostituée âgée de 26 ans a répété ses accusations. En larmes, elle a décrit comment le prévenu l'avait agressée et étranglée. L'accusé l'avait déjà engagée auparavant pour des rencontres, mais tout était resté dans les limites du raisonnable, a-t-elle déclaré.
Mais lors de la dernière rencontre, le député l'a brusquement saisie par-derrière et l'a étranglée au moment où elle voulait demander qu'il paie pour les prestations fournies. La jeune femme a précisé qu'il n'y avait jamais eu de dispute à propos d'argent les fois précédentes.
Pendant l'agression, elle dit avoir senti «quelque chose d'étrange et de doux», comme de l'urine de chat. Selon l'accusation, Bernhard Diethelm a tenté de l'endormir. «J'ai eu peur pour ma vie», a déclaré la jeune femme lors de l'audience.
Dispute pour de l'argent
Au procès, Bernhard Diethelm a expliqué qu'il y a eu une dispute pour de l'argent. La prostituée l'aurait mordu au doigt. Il a peut-être blessé la femme lorsqu'il s'est défendu, mais il n'a jamais voulu la violer, a-t-il expliqué. «J'ai vu rouge et je me suis excusé», a-t-il déclaré.
Il a poussé la femme et elle est tombée. Lorsqu'elle s'est mise à crier, il a pris la fuite pieds nus, portant encore un collier et une laisse de chien, selon l'acte d'accusation. Il ne peut pas expliquer les brûlures au nez de la prostituée. Il n'avait pas de chloroforme ou de produit similaire sur lui, a-t-il affirmé.
Une recherche «acheter du chloroforme légalement» sur Google
Il est toutefois prouvé que l'accusé a cherché sur Google «acheter du chloroforme légalement» 45 minutes avant la rencontre avec la prostituée, a souligné le juge. «Je ne peux pas m'expliquer ça», a déclaré Bernhard Diethelm. A la fin de l'audience, le prévenu s'est excusé auprès de la plaignante.
«Ma vie sexuelle m'appartient»
Dans son réquisitoire, la procureure a fait référence à une phrase prononcée par Bernhard Diethelm mercredi devant les médias: «ma vie sexuelle m'appartient». C'est en fait vrai, mais ce n'est plus le cas si cela relève du droit pénal, a déclaré la magistrate.
Le simple fait d'avoir poussé la jeune femme, comme l'affirme le prévenu, ne peut pas expliquer les blessures constatées sur la prostituée. La tentative d'étourdissement montre que le prévenu avait prévu des actes allant contre la volonté de la prostituée. Elle a donc maintenu l'accusation de tentative de viol.
La défense a rejeté la plupart des accusations, comme la tentative de viol ou la mise en danger d'autrui. Il y a eu une altercation au cours de laquelle le politicien a poussé la jeune femme et pour cela il devrait être puni d'une amende pour voies de fait. Pour possession et diffusion d'images pornographiques illégales, il devrait écoper d'une peine pécuniaire de 120 jours-amende, a estimé la défense.
Pour l'avocat de la défense, il n'est pas établi que le prévenu a tenté d'étrangler la prostituée. Il n'est pas non plus prouvé que son client a tenté d'endormir la jeune femme.
«Acte d'accusation exagéré»
Le procès et «l'acte d'accusation exagéré» pourraient avoir de lourdes conséquences pour la carrière politique de son client. Sa vie sexuelle ayant été étalée en public, il ne trouvera probablement plus de soutien auprès de l'électorat conservateur, a souligné l'avocat.
Mercredi devant les médias, Berhard Diethelm s'est défendu. Il a dénoncé une enquête pénale «à charge». Il refuse de se retirer du Grand Conseil comme son parti lui demande. Sa vie sexuelle ne regarde que lui et n'a rien à voir avec son activité politique, a-t-il affirmé.
Après avoir pris connaissance des accusations portées contre l'élu, l'UDC du canton de Schwyz a demandé à la section locale du Wägital de suspendre l'affiliation de Bernhard Diethelm jusqu'à un éventuel acquittement. Si la section locale ne donne pas suite à cette demande, le parti cantonal devra décider de l'exclusion.