Canada Le dernier suspect des attaques meurtrières est mort

ATS

8.9.2022 - 00:19

La vaste chasse à l'homme engagée depuis plusieurs jours au Canada a pris fin mercredi, après la mort du dernier suspect des attaques qui ont fait dix morts et 18 blessés dimanche dans le centre du Canada. L'homme de 32 ans avait été interpellé un peu plus tôt.

Le dernier suspect des attaques au Canada est mort après son arrestation

Le dernier suspect des attaques au Canada est mort après son arrestation

La vaste chasse à l'homme engagée au Canada a pris fin mercredi: le dernier suspect des attaques qui ont fait dix morts et 18 blessés dans le centre du Canada a été interpellé puis est décédé peu après.

08.09.2022

Keystone-SDA

Peu après son arrestation, il «est entré en détresse médicale», a expliqué la commissaire adjointe de la gendarmerie royale du Canada, sans donner plus d'explication sur ce malaise. «Il a été déclaré mort à l'hôpital».

Des centaines de policiers traquaient depuis plus de trois jours le fugitif, soupçonné d'être responsable avec son frère, retrouvé mort lundi, de ces attaques dont le motif reste inexpliqué. Il s'agit de l'une des agressions les plus meurtrières dans le pays ces dernières années.

En fin d'après-midi, la police annonçait sur les réseaux sociaux que le suspect avait «été localisé et placé en garde à vue», avant de remercier le public pour avoir fourni des «renseignements pertinents» permettant sa capture.

Motif inconnu

«Maintenant que Myles est décédé, nous ne pourrons peut-être jamais comprendre ses motivations», a indiqué la commissaire adjointe. Plus de 120 entretiens avec des proches ou des témoins ont déjà été menés sans que cela ne permette d'éclairer le passage à l'acte.

Le suspect, âgé de 32 ans, qui était armé d'un couteau, a été repéré après avoir volé une voiture, dans une zone située à une centaine de kilomètres des lieux du crime.

Connu des services de police et de la justice pour de multiples faits de violence et des vols, l'homme était déjà recherché depuis mai dernier pour ne pas avoir respecté son contrôle judiciaire. Pendant quatre jours, la police a multiplié les alertes et prévenu la population de la dangerosité du suspect.

Le corps de son frère a été retrouvé, lardé de plusieurs coups de couteau à proximité des lieux des crimes. Les circonstances de sa mort restent à éclaircir, mais il pourrait avoir été tué par son frère, selon la police.

«Cauchemar»

Avant que ne soient annoncées l'arrestation et la mort du suspect, certaines familles ont pris la parole publiquement pour raconter leur «cauchemar». D'après la police, certaines victimes ont été ciblées quand d'autres ont été frappées au hasard.

Neuf des 10 victimes sont issues de la communauté autochtone de James Smith Cree Nation et le dernier du village voisin de Weldon. Il s'agit d'hommes et de femmes âgés de 23 à 78 ans. Parmi les blessés, on compte un «jeune adolescent» et dix-sept adultes, a ajouté la police fédérale.

Dix étaient toujours hospitalisés mercredi et deux restaient dans un état critique, selon les autorités sanitaires.

«C'est un moment difficile pour nos familles», a confié Mark Arcand à la presse, évoquant des «actes horribles et insensés». Sa soeur Bonnie Burns, 48 ans, et son neveu Grégory Burns, 28 ans, figurent parmi les victimes.

Jusqu'ici, les proches avaient choisi de s'exprimer presque uniquement sur les réseaux sociaux, demandant aux médias de rester à l'écart de leur communauté de 3400 personnes.

Succession des violences

Sur Facebook, Dillon Burns a raconté que sa mère Gloria était morte «en protégeant un jeune homme alors qu'il était attaqué». «Elle aurait fait la même chose pour chacun d'entre nous... même pour l'homme qui lui a ôté la vie».

La quasi-totalité des victimes sont autochtones. Cette population représente environ 5% des 38 millions d'habitants du Canada et vit dans des communautés souvent ravagées par le chômage et la pauvreté. Elle est aussi plus souvent victime d'homicides.

Ces dernières années, le Canada a vécu une succession d'événements d'une violence rare pour le pays. Des «tragédies devenues trop courantes», selon le premier ministre Justin Trudeau.

En avril 2020, un tireur s'étant fait passer pour un policier avait tué 22 personnes en Nouvelle-Ecosse. En janvier 2017, six personnes avaient péri et cinq avaient été blessées dans des attaques contre une mosquée de Québec.