Empoisonnements de patients L'anesthésiste Frédéric Péchier mis en examen pour 7 nouveaux cas

L'anesthésiste Frédéric Péchier, qui ne cesse de clamer son innocence, a été mis en examen mercredi à Besançon pour sept nouveaux empoisonnements présumés de patients. Il se trouve désormais soupçonné de 31 cas au total, a annoncé l'un de ses avocats.

«Il a été mis en examen pour sept des huit nouveaux cas pour lesquels il a été entendu par la juge Marjolaine Poinsard mercredi. Et pour le dernier, il a été placé en qualité de témoin assisté», a indiqué son avocat Randall Schwerdorffer.

A la lumière de nouvelles contre-expertises médicales en train d'être remises à la justice, le docteur Péchier était entendu depuis 09h00 dans le bureau de la juge pour huit nouveaux cas d'empoisonnement, dont quatre mortels.

Droit au silence

Me Schwerdorffer n'était toutefois pas en mesure de préciser dans l'immédiat combien de cas mortels sur cette série étaient reprochés à son client.

Le docteur Péchier a gardé le silence face à la magistrate et n'a pas répondu à ses questions, a indiqué l'avocat. Ce dernier avait laissé entendre ces derniers jours que l'anesthésiste pourrait opter pour la stratégie du silence.

La défense va contester ces nouvelles mises en examen devant la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Besançon, a par ailleurs annoncé Me Schwerdorffer.

Conflit avec des collègues

Frédéric Péchier est soupçonné d'avoir pollué les poches de perfusion de patients entre 2008 et 2017 dans deux cliniques privées de Besançon pour provoquer des arrêts cardiaques puis démontrer ses talents de réanimateur. Mais selon l'accusation, il voulait aussi discréditer des collègues avec lesquels il était en conflit.

L'affaire avait débuté lorsqu'une anesthésiste d'une clinique de Besançon avait donné l'alerte après trois arrêts cardiaques inexpliqués de ses patients en pleine opération. Les poches de perfusion avaient été saisies et des analyses avaient révélé des doses de potassium 100 fois supérieures à la normale.

Libre sous contrôle judiciaire, M. Péchier était arrivé peu avant 09h00 avec Me Schwerdorffer au tribunal judiciaire de Besançon. Carrure imposante, barbe poivre et sel et visage fermé, il s'est engouffré dans le tribunal sans aucun commentaire.

La journée de mercredi marquait le coup d'envoi d'une longue série d'auditions devant la juge: huit autres journées étaient prévues courant mars afin de récapituler l'ensemble des mises en examen de ce dossier. Mais à l'issue de l'audition de mercredi, les interrogatoires ont été reportés au 22 mars.

Frédéric Péchier, qui vit dans la Vienne, a vu son contrôle judiciaire récemment allégé et peut désormais revenir dans le Doubs voir sa famille. Il avait fait en septembre 2021 une tentative de suicide et avait été hospitalisé plusieurs semaines.

ATS