Exemptions fiscalesLe Japon demande la «dissolution» de la secte Moon
ATS
13.10.2023 - 10:43
Le gouvernement japonais a officiellement saisi vendredi la justice pour obtenir la «dissolution» de l'Église de l'Unification, surnommée la secte Moon. Cette mesure vise à révoquer le statut d'organisation religieuse, permettant notamment de bénéficier d'exemptions fiscales.
Keystone-SDA
13.10.2023, 10:43
ATS
Cette saisine survient à l'issue d'une longue enquête gouvernementale sur ce groupe religieux, objet d'une attention accrue depuis l'assassinat de l'ancien Premier ministre Shinzo Abe en juillet 2022. L'homme inculpé pour le meurtre de Shinzo Abe, Tetsuya Yamagami, en voulait à cette Église, à laquelle sa mère aurait fait des dons très importants. Le suspect pensait aussi que l'ex-Premier ministre était proche du groupe religieux.
Le ministre de l'Éducation Masahito Moriyama, également en charge des cultes, a assuré vendredi que ses services prendront «toutes les mesures possibles pour obtenir gain de cause» dans la bataille judiciaire potentiellement longue qui s'annonce avec l'Église de l'Unification.
L'organisation a en effet déjà assuré jeudi sur son site internet qu'elle entendait contester la demande du gouvernement, qui repose selon elle sur des «informations biaisées» visant à la «détruire».
Si la dissolution est prononcée par le tribunal de Tokyo, l'Église de l'Unification perdra ses exemptions fiscales mais cela ne l'empêchera pas de poursuivre ses activités religieuses.
Seuls deux groupes religieux dissous
Seuls deux groupes religieux au Japon ont déjà fait l'objet d'une mesure de dissolution, dont l'un est la secte Aum Shinrikyo, qui avait perpétré l'attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995.
Fondée en 1954 en Corée du Sud par Sun Myung Moon, cette organisation religieuse s'est fortement développée dans les années 1970 et 1980, y compris au Japon.
M. Moon (1920-2012) avait notamment noué des relations avec le grand-père de Shinzo Abe, Nobusuke Kishi, qui avait lui-même été Premier ministre du Japon à la fin des années 1950.