Avec trois suspects encore en cavale Le juteux braquage de Nyon jugé dès lundi à Lyon

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20.1.2024 - 09:59

Le procès de six hommes interpellés en 2017 après le braquage d'un fourgon sur l'A1, près de Nyon, doit s'ouvrir lundi devant la Cour d'assises à Lyon, avec la moitié des accusés en fuite. Les malfrats avaient raflé un butin record estimé à 40 millions de francs. Les débats sont prévus sur six jours.

Cette affaire s'inscrit dans une série de spectaculaires attaques de convoyeurs de transport de fonds imputées au banditisme lyonnais et perpétrées en terres vaudoises entre 2017 et 2019 (image d'illustration).
Cette affaire s'inscrit dans une série de spectaculaires attaques de convoyeurs de transport de fonds imputées au banditisme lyonnais et perpétrées en terres vaudoises entre 2017 et 2019 (image d'illustration).
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En novembre 2021, le procès avait été renvoyé une première fois, un des prévenus ayant contracté le Covid. Puis une deuxième fois, l'an dernier, en raison de l'absence de trois accusés libérés après l'expiration des délais maximaux de détention et placés sous contrôle judiciaire. La Cour avait alors émis un mandat d'arrêt contre les absents considérés comme «délibérément en fuite».

Accusés lyonnais

Les malfaiteurs, originaires pour la plupart de la région lyonnaise, avaient été interpellés dans une villa près d'Annecy quelques heures après l'attaque d'un fourgon de transport de fonds, dans le canton de Vaud, entre Genève et Lausanne.

Les faits se sont déroulés dans la nuit du 23 au 24 mai 2017. La fourgonnette blindée avait été stoppée par un commando à bord de trois puissantes voitures, sur une bretelle d'autoroute à Eysins, près de Nyon. Les deux convoyeurs avaient été ligotés et emmenés dans le coffre d'une voiture, pendant qu'un assaillant prenait le volant du fourgon, jusqu'à Divonne-les-Bains.

Arrêtés avec le butin

Les six hommes avaient été arrêtés en possession du butin, constitué de billets de banque de différentes devises entassés dans des sacs, de quatre lingots d'or, ainsi que plusieurs milliers de pierres précieuses, pour une valeur totale évaluée à plus de 40 millions.

Âgés de 39 à 54 ans, la plupart sont déjà connus de la justice. Ils sont jugés notamment pour «vol en bande organisée avec arme» et «enlèvement et séquestration» des deux convoyeurs de fonds, pour cette attaque menée avec des fusils d'assaut.

Deux d'entre eux ont été précédemment condamnés à Genève en 2013 à des peines de cinq et sept ans d'emprisonnement pour «brigandage». Un troisième a déjà été condamné pour des faits similaires en France.

Série d'attaques

Cette affaire s'inscrit dans une série de spectaculaires attaques de convoyeurs de transport de fonds imputées au banditisme lyonnais et perpétrées en terres vaudoises entre 2017 et 2019. Outre Nyon, des braquages ont eu lieu au Mont-sur-Lausanne, à Daillens, La Sarraz ou encore Chavornay. Vendredi, un homme qui avait participé en 2018 au braquage de Chavornay avec prise d'otage de la fille d'un des convoyeurs a été condamné à 12 ans de prison à Lyon.

Les interpellations en flagrant délit menées après le braquage de Nyon/Eysins avaient représenté une belle réussite pour la brigade de recherche et d'intervention (BRI) de la police judiciaire de Lyon.

Des mois de surveillance

Des recoupements avaient permis de détecter la présence des suspects en France quelques heures après l'attaque du fourgon de la société Loomis – qui s'est constituée partie civile.

Grâce à plusieurs mois de surveillance lancée sur la base d'un renseignement, la brigade antigang avait identifié plusieurs boxes et surtout une villa considérée comme une possible base de repli, à Chavanod, près d'Annecy. C'est là que la bande avait été arrêtée.

Outre le butin, plusieurs armes avaient été retrouvées sur place, dont cinq fusils d'assaut et différents accessoires utilisés pour le braquage. Des empreintes d'ADN de plusieurs suspects avaient été relevées sur les objets saisis.

Les accusés encourent une peine maximale de trente ans de réclusion criminelle et la réclusion criminelle à perpétuité pour ceux en état de récidive légale. Les débats sont prévus jusqu'au lundi 29 janvier.