«Débordé par les affaires» Le pape a accepté la démission de l'archevêque de Strasbourg

hl

27.5.2023 - 11:45

Le pape François a accepté la démission que lui avait remise fin avril l'archevêque de Strasbourg, a annoncé samedi la Conférence des évêques de France dans un communiqué. Luc Ravel était très critiqué pour sa gouvernance.

L'archevêque de Strasbourg, Luc Ravel, a défendu son action sur les violences sexuelles, tout en concédant s'être "fait déborder par toutes ces affaires" (archives).
L'archevêque de Strasbourg, Luc Ravel, a défendu son action sur les violences sexuelles, tout en concédant s'être "fait déborder par toutes ces affaires" (archives).
ATS

Keystone-SDA, hl

«Le Saint-Père et le Président de la République (Emmanuel Macron) acceptent conjointement la démission de la charge pastorale de Monseigneur Luc Ravel», indique la Conférence. En Alsace-Moselle, le concordat de 1801 est en effet toujours en vigueur et l'archevêque de Strasbourg est à la fois nommé par le Vatican et par un décret signé par la présidence de la République.

Le pape François a nommé l'archevêque-évêque de Metz, Philippe Ballot, comme administrateur apostolique de Strasbourg. «Le siège épiscopal est donc vacant, en attente de la nomination du prochain archevêque» de Strasbourg, dont le diocèse représente environ 1,3 million de catholiques, précise le communiqué.

Mgr Ravel était visé par une inspection ordonnée par le Vatican après des critiques sur sa gouvernance jugée solitaire et autoritaire par certains fidèles, prêtres et collaborateurs.

«Débordé par les affaires»

Il avait annoncé le 20 avril avoir remis sa démission, sans en détailler les motifs. Il défendait en revanche ses années passées au diocèse de Strasbourg, où il est arrivé en 2017, notamment sa gestion des dossiers liés aux violences sexuelles dans l'Eglise.

Dans un entretien accordé en début de semaine à l'hebdomadaire chrétien La Vie, Mgr Ravel, qui n'avait plus pris publiquement la parole depuis de longs mois, était sorti de son silence. Il avait défendu une nouvelle fois son action sur les violences sexuelles, tout en concédant s'être «fait déborder par toutes ces affaires» qui lui «ont pris un temps infini».

«J'ai été décapé par la douleur et le mystère du mal. Je confesse que j'aurais dû me faire davantage accompagner personnellement, y compris sur le plan psychologique», affirmait-il.