Canada Le pape François célèbre sa première grande messe dans l'ouest

ATS

26.7.2022 - 20:43

Peu avant 10h00, au son des tambours et des chants traditionnels autochtones, le pape de 85 ans est arrivé en saluant la foule à bord de sa Papamobile. Il s'est arrêté à plusieurs reprises pour embrasser et bénir des bébés, comme à son habitude.
Peu avant 10h00, au son des tambours et des chants traditionnels autochtones, le pape de 85 ans est arrivé en saluant la foule à bord de sa Papamobile. Il s'est arrêté à plusieurs reprises pour embrasser et bénir des bébés, comme à son habitude.
ATS

Le pape François, en visite au Canada, a célébré mardi sa première messe dans un stade de l'ouest du pays. Quelque 50'000 personnes selon les autorités locales étaient présentes au Commonwealth Stadium à Edmonton (Alberta).

Peu avant 10h00, au son des tambours et des chants traditionnels autochtones, le pape de 85 ans est arrivé en saluant la foule à bord de sa Papamobile. Il s'est arrêté à plusieurs reprises pour embrasser et bénir des bébés, comme à son habitude. Dans la foule, de nombreux Amérindiens canadiens, certains en habits traditionnels.

Ce voyage vu comme un «pélerinage pénitentiel» est largement consacré à ces populations autochtones du Canada, marquées par des décennies de politique d'assimilation forcée.

Lors de son homélie prononcée en espagnol, François, vêtu d'un habit inspiré par l'art autochtone, a de nouveau prié pour «un avenir où l'histoire de violence et de marginalisation subie par nos frères et soeurs autochtones ne se répète pour personne.»

Le chef spirituel des 1,3 milliard de catholiques devait se rendre ensuite au lac Sainte Anne, situé à environ 80 km à l'ouest d'Edmonton, pour une célébration liturgique dans l'un des principaux lieux de pèlerinage d'Amérique du Nord.

Chaque année, depuis la fin du XIXe siècle, des milliers de pèlerins venus principalement du Canada et des Etats-Unis se rendent sur place pour se baigner et prier dans ces eaux aux vertus guérissantes, selon les rites amérindiens. Le 26 juillet marque la fête de sainte Anne, mère de la Vierge Marie et grand-mère de Jésus dans la tradition catholique, une figure majeure pour des nombreuses communautés autochtones canadiennes.

Profond traumatisme

Lundi, le pape avait demandé «pardon» aux populations amérindiennes du Canada et reconnu la responsabilité de certains membres de l'Eglise dans le système des pensionnats où «les enfants ont subi des abus physiques et verbaux, psychologiques et spirituels».

Les paroles du souverain pontife étaient attendues depuis des années par ces peuples – Premières nations, Métis et Inuits – qui représentent aujourd'hui 5% de la population canadienne.

Le douloureux chapitre des «écoles résidentielles» pour enfants autochtones a fait au moins 6000 morts entre la fin du XIXe siècle et les années 1990, créant un profond traumatisme sur plusieurs générations. En avril, le pape avait pour la première fois présenté ses excuses au Vatican pour le rôle joué par l'Eglise dans les 130 pensionnats, où quelque 150'000 enfants ont été enrôlés de force.

Pour de nombreux autochtones, c'est la découverte de plus de 1300 sépultures anonymes en 2021 près de ces pensionnats qui a poussé le pape et l'Eglise a accepté de présenter des excuses refusées pendant des années.

Le voyage du pape, qui se déplace majoritairement en fauteuil roulant en raison de ses douleurs au genou, se poursuivra mercredi avec une étape de deux jours à Québec. Avant de repartir à Rome, il se rendra vendredi à Iqaluit, dans l'archipel arctique à la rencontre des populations inuites.