Crues dévastatrices Le Pas-de-Calais toujours en alerte, Macron sur place mardi

ATS

13.11.2023 - 20:10

Le président Emmanuel Macron se rendra mardi dans le Pas-de-Calais, touché depuis plusieurs jours par des crues dévastatrices. Cette région du nord de la France est toujours en alerte lundi soir en raison d'un épisode pluvieux qui pourrait encore aggraver la situation.

Selon la préfecture, 600 foyers restent privés d'électricité et 7200 subissent des restrictions d'usage de l'eau.
Selon la préfecture, 600 foyers restent privés d'électricité et 7200 subissent des restrictions d'usage de l'eau.
IMAGO/ABACAPRESS

«Le chef de l'État exprimera son soutien et celui de la Nation toute entière aux habitants touchés par les épisodes de crues successifs ainsi qu'à l'ensemble des forces de secours mobilisées», a indiqué l'Elysée dans un communiqué.

Matignon a parallèlement annoncé la convocation d'une cellule interministérielle de crise «pour coordonner l'ensemble des services de l'Etat», qui doit se réunir lundi soir sous la houlette du directeur de cabinet d'Elisabeth Borne, la Première ministre étant en déplacement en Irlande.

Le Pas-de-Calais, qui a déjà subi la tempête Ciaran le 2 novembre, des crues record le 7 novembre et des précipitations intenses jeudi et vendredi, restera mardi en vigilance jaune pour pluie-inondation et vagues-submersion.

Crèches et écoles fermées

Les pluies, sur des sols déjà saturés, sont restées faibles lundi, mais devraient être «plus importantes» mardi, selon Vigicrues. «De nouvelles réactions sont prévues sur les cours d'eau» du Nord et du Pas-de-Calais dès lundi, «mais à des niveaux moindres que vendredi».

Dans ce contexte, la préfecture a décidé de laisser fermés lundi et mardi crèches et établissements scolaires dans 279 communes du département, soit 388 établissements au total.

Météo-France prévoit pour la semaine une alternance de journées sans pluie suivie de précipitations: averses mercredi, accalmie jusqu'à vendredi puis reprises des intempéries jusqu'à lundi.

A Merville, zone rurale du Nord à la frontière du Pas-de-Calais, les ravins débordent, les champs et les rues du centre-ville sont inondés. «L'eau monte depuis vendredi, ça ne descend pas. On attend, on peut rien faire. Il y a 60 cm d'eau au milieu de la route», se désole Alain Bacrot, retraité de 73 ans. Dans son jardin, les assises des balançoires chatouillent les eaux.

Des agents de la ville amènent aux habitants des sacs de sable à poser devant les portes pour empêcher l'eau de s'infiltrer et des parpaings pour surélever les meubles.

D'après le sénateur et vice-président du conseil régional, Franck Dhersin, plus de 10'000 sinistrés ont déjà été recensés. «On est aussi en train de s'apercevoir que beaucoup d'artisans, de commerçants et de PME/PMI sont touchés», a-t-il souligné lundi.

«Solidarité nationale»

Les présidents du département et de la région, Jean-Claude Leroy et Xavier Bertrand, en ont appelé lundi, dans une lettre à Emmanuel Macron, à «la solidarité nationale» pour venir en aide aux sinistrés.

Le bilan depuis le début de l'épisode reste de quatre blessés légers. Une sexagénaire est par ailleurs décédée à Bailleul (Nord) au volant de sa voiture, retrouvée pleine d'eau samedi dans un fossé inondé, sans que le parquet de Dunkerque ne puisse établir avec certitude un lien avec les intempéries.

Selon la préfecture, 600 foyers restent privés d'électricité et 7200 subissent des restrictions d'usage de l'eau. Le trafic ferroviaire est interrompu sur deux tronçons (Boulogne-Etaples et Saint-Pol-Etaples) «jusqu'à nouvel ordre», a indiqué la SNCF sur le réseau X (ex-Twitter). Une cinquantaine d'axes routiers restent coupés.

Quelque 155 communes ont déposé un dossier pour être reconnues en catastrophe naturelle, une décision attendue mardi. S'ils constituent des phénomènes naturels, les inondations, cyclones et sécheresses peuvent être amplifiés par le réchauffement climatique généré par les activités humaines.

ATS