Affaire Narumi Le procès en appel de Nicolas Zepeda renvoyé à une date ultérieure

ATS

23.2.2023 - 14:18

Nouveau rebondissement dans le procès en appel de Nicolas Zepeda à Vesoul: après une ouverture avortée mardi, le Chilien rejugé pour l'assassinat de son ex-petite amie japonaise Narumi Kurosaki a obtenu jeudi le renvoi de son procès à une session d'assises ultérieure pour que sa nouvelle défense puisse mieux se préparer.

Des membres de la famille de la jeune étudiante japonaise portée disparue à leur arrivée en début de semaine pour assister au procès en appel de l'assassin présumé.
Des membres de la famille de la jeune étudiante japonaise portée disparue à leur arrivée en début de semaine pour assister au procès en appel de l'assassin présumé.
ATS

23.2.2023 - 14:18

Le président de la cour d'assises de la Haute-Saône François Arnaud n'a pas donné de date pour la reprise du procès. Selon l'avocat général Etienne Manteaux, qui a fustigé «la duplicité sans limite» de Nicolas Zepeda, il va être compliqué de trouver un créneau, les prochaines sessions d'assises à Vesoul étant déjà bouclées.

Le visage grave, il s'est penché vers les proches de Narumi pour leur expliquer les conséquences juridiques de ce renvoi. Auparavant, Nicolas Zepeda et sa nouvelle défense, désignée mardi à la surprise générale par l'accusé arrivé à l'audience sans son conseil Antoine Vey, avaient réclamé ce deuxième délai.

«Je souhaite un vrai procès», avait lancé en français aux neuf jurés Nicolas Zepeda, vêtu d'une polaire noire sur chemise sombre, s'excusant pour son accent. «Ma mission n'est pas difficile, elle est strictement impossible», a déclaré son conseil Renaud Portejoie, qui avait déjà bénéficié d'un premier report de l'audience jusqu'à jeudi afin de consulter le dossier.

Dossier volumineux

Délai jugé finalement insuffisant pour prendre connaissance des 8, 10'000 pages du dossier: à la barre, il a demandé des «semaines» pour les ingurgiter, demandant un procès pendant une «session d'assises ultérieure». «

Un imbroglio autour du départ d'Antoine Vey, l'avocat de M. Zepeda absent mardi à l'ouverture, s'est par ailleurs fait jour: alors que le ténor parisien avait indiqué dans une lettre lue par le président que son client avait mis fin à son mandat, Me Portejoie a affirmé le contraire.

La mère et les deux soeurs de Narumi ont fondu en larmes à la demande du report, tandis que leur conseil Sylvie Galley a fustigé une «prise en otage» de la part de l'accusé. Au terme d'une première matinée chaotique qui avait ulcéré les parties civiles, le président de la cour avait déjà suspendu mardi les débats afin que Me Portejoie puisse s'imprégner de l'épais dossier.

Pas de corps

En avril dernier, Nicolas Zepeda avait été condamné par les assises du Doubs à 28 ans de réclusion pour l'assassinat de Narumi Kurosaki, en dépit de ses dénégations. Cette étudiante japonaise de 21 ans avait rencontré l'accusé lorsqu'ils étudiaient au Japon. Arrivée à Besançon à l'été 2016 pour y apprendre le français, elle avait ensuite rompu avec lui.

Sans la prévenir, le Chilien l'avait retrouvée à Besançon et avait passé avec elle la nuit du 4 au 5 décembre 2016 durant laquelle des témoins disent avoir entendu dans la résidence universitaire des «hurlements» et un bruit sourd. La jeune femme a depuis disparu. Son corps n'a jamais été retrouvé.

L'accusé, qui encourt la réclusion à perpétuité et n'a cessé de clamer son innocence lors du premier procès, ne s'est pas encore exprimé sur le fond. Mais son père, Humberto Zepeda, l'a fait pour lui, martelant que son fils est innocent.

ATS