Verdict le 25 juin Le procès pour la séquestration d'un financier suisse est ouvert

ATS

8.6.2021 - 11:44

Le procès du sulfureux homme d'affaires Arnaud Mimran pour l'enlèvement et la séquestration d'un richissime financier suisse en janvier 2015 s'est ouvert mardi devant la cour d'assises de Paris.

Arnaud Mimran, 49 ans, doit comparaître pendant trois semaines avec cinq autres accusés – un septième homme, recherché, est jugé par défaut –  pour enlèvement, séquestration et extorsion en bande organisée.        (archives)
Arnaud Mimran, 49 ans, doit comparaître pendant trois semaines avec cinq autres accusés – un septième homme, recherché, est jugé par défaut –  pour enlèvement, séquestration et extorsion en bande organisée. (archives)
AFP via Getty Images

Arnaud Mimran, 49 ans, doit comparaître pendant trois semaines avec cinq autres accusés – un septième homme, recherché, est jugé par défaut – dont l'un de ses proches, l'ancien champion de boxe thaïlandaise Farid Khider, pour enlèvement, séquestration et extorsion en bande organisée.

Mais seul M. Mimran a pris place dans le large box des accusés: l'ancien «golden boy», qui devait sortir de prison il y a un mois après avoir purgé sa peine dans une vaste affaire de fraude à la «taxe carbone», a été mis en examen et incarcéré en avril dans deux dossiers anciens.

Il est en effet également mis en cause dans l'assassinat en 2011 de son ex-beau père, le milliardaire Claude Dray, et dans le meurtre en 2010 d'une autre figure de l'affaire de la taxe carbone, Samy Souied, deux affaires dans lesquelles il nie toute implication.

Arnaud Mimran conteste également avoir commandité l'enlèvement du trader suisse – qui s'est constitué partie civile au procès – et avoir été le principal bénéficiaire de l'extorsion.

Banquier suisse séquestré durant six jours

Le 15 janvier 2015, le banquier est enlevé près de Paris par quatre hommes encagoulés et conduit dans un appartement de la commune voisine d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Là, ses geôliers lui ordonnent de réaliser pour quelques millions d'euros d'achats de titres d'une société de droit américain dont sont en fait actionnaires Arnaud Mimran et son ex-compagne.

Le lendemain de l'enlèvement, M. Mimran est lui-même conduit sur les lieux de la séquestration, le visage marqué d'une trace bleue. Un «grimage», selon les juges d'instruction, destiné à faire croire à un passage à tabac pour forcer le financier suisse à faire ses premiers achats d'actions.

Le banquier est finalement libéré après près de six jours de séquestration. Une libération anticipée liée selon l'accusation à deux événements extérieurs: le meurtre deux jours plus tôt du «chef» présumé des ravisseurs, suivi de l'arrestation d'Arnaud Mimran dans le cadre de l'enquête sur l'escroquerie à la TVA.

Arnaud Mimran n'avait «aucun intérêt, aucun mobile à participer à une telle opération», assure l'un de ses avocats, Jean-Marc Fedida.

Pour l'accusation au contraire, l'homme d'affaires, endetté et aux abois financièrement, avait commandité cet enlèvement et cette séquestration pour gagner de l'argent rapidement.

Initialement prévu en mai 2019, le procès avait été renvoyé à deux reprises.

Le verdict est attendu le 25 juin.