Caillots sanguins Le régulateur américain préconise «une pause» dans l'utilisation du vaccin de Johnson & Johnson

kigo

13.4.2021 - 19:59

Plus de 6,8 millions de doses du vaccin anti-Covid de Johnson & Johnson ont déjà été administrées sur le territoire américain (archives).
Plus de 6,8 millions de doses du vaccin anti-Covid de Johnson & Johnson ont déjà été administrées sur le territoire américain (archives).
ATS

Nouveau revers pour les campagnes de vaccination aux Etats-Unis et en Europe avec «la pause» annoncée mardi par les autorités américaines dans l'utilisation du vaccin anti-Covid de Johnson & Johnson. Cela en raison de l'apparition rare de graves caillots sanguins.

Keystone-SDA, kigo

Après la mise en cause du vaccin d'AstraZeneca, pour le même genre de symptômes, les pays européens risquent de souffrir de nouveaux délais dans leur campagne de vaccination, le groupe américain Johnson & Johnson ayant annoncé mardi «retarder le déploiement» de son vaccin en Europe. L'Afrique du Sud a elle indiqué suspendre l'utilisation du produit.

Plus de 6,8 millions de doses du vaccin Johnson & Johnson ont déjà été administrées sur le territoire américain et ce type d'effets secondaires graves apparaît pour le moment «extrêmement rare», ont fait savoir les autorités.

Les Etats-Unis ont affirmé que la suspension des injections de «J&J» n'aurait «pas d'impact important» sur leur campagne de vaccination, ces doses représentant moins de 5% de celles administrées dans le pays jusqu'à présent.

«Les réserves de vaccins sont devenues plus abondantes», a confirmé Peter Marks, un des responsables de l'Agence américaine des médicaments (FDA), lors d'une conférence de presse.

Un cas mortel

La FDA, qui enquête sur six cas aux Etats-Unis de personnes ayant développé des cas graves de caillots sanguins après avoir reçu ce vaccin, a préconisé mardi une pause dans son administration. «Un cas s'est révélé mortel et un patient se trouve dans un état critique», a précisé Peter Marks.

Ces personnes, toutes des femmes, ont présenté deux semaines après leur injection des symptômes de thrombose cérébrale, conjugués avec une chute de leur niveau de plaquettes sanguines.

Suivant les recommandations des autorités sanitaires, plusieurs Etats américains comme New York, le Connecticut, le Nebraska et l'Ohio ont ordonné la suspension immédiate de l'administration du sérum Johnson & Johnson.

Précédent d'AstraZeneca

L'UE a signé pour une commande ferme de 200 millions de doses du vaccin, à laquelle s'ajoute une option pour 200 millions supplémentaires. Le groupe s'est engagé jeudi à bien fournir 200 millions de doses d'ici la fin de l'année

L'apparition de ces complications rappelle celles liées au vaccin AstraZeneca, sur lesquelles enquête l'Agence européenne des médicaments, et qui a provoqué une forte méfiance à son encontre dans la population et l'interruption de son utilisation dans plusieurs pays, notamment le Danemark.

Adénovirus

Les deux vaccins, Johnson & Johnson comme AstraZeneca, utilisent la même technologie recourant à un adénovirus pour vecteur.

Dans le cas d'AstraZeneca, on recensait à la date du 4 avril 222 cas de ces thromboses atypiques sur 34 millions d'injections réalisées dans l'Espace économique européen (UE, Islande, Norvège, Liechtenstein) et le Royaume-Uni, selon l'EMA. Cela s'est soldé par 18 décès (en date du 22 mars).

800 millions de doses administrées

La vaccination se poursuit tout de même dans l'ensemble de la planète. Plus de 800 millions de doses de vaccins anti-Covid ont été administrées dans au moins 200 pays et territoires, selon un comptage réalisé par l'AFP à partir de sources officielles mardi à midi.

De fortes inégalités subsistent entre pays à «revenu élevé» au sens de la Banque mondiale, qui concentrent près de la moitié des doses administrées dans le monde, et pays à «faible revenu», où n'ont été administrées que 0,1% des doses.

Vols Brésil-France suspendus

Face aux inquiétudes autour du variant brésilien du Covid-19, la France a suspendu mardi «jusqu'à nouvel ordre» tous les vols entre le Brésil et la France, a annoncé le Premier ministre français Jean Castex.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et d'autres organisations ont réclamé quant à elles la suspension de la vente de mammifères sauvages vivants sur les marchés alimentaires, invoquant les risques importants de transmission à l'humain de nouvelles maladies infectieuses.

Dans le monde, le bilan de la pandémie approche les trois millions de morts( 2'948'577), dont plus d'un million en Europe, selon un comptage réalisé par l'AFP à partir de bilans fournis par les autorités de santé.