Syrie Le régime syrien attaque Idleb, 15 morts

ATS

29.5.2019 - 19:32

La province d'Idleb, ici la ville d'Ariha, fait l'objet de nombreux raids du régime syrien (archives).
La province d'Idleb, ici la ville d'Ariha, fait l'objet de nombreux raids du régime syrien (archives).
Source: KEYSTONE/AP Syrian Civil Defense White Helme

Au moins quinze civils ont été tués mercredi dans les raids incessants de l'aviation syrienne contre des territoires djihadistes de la province d'Idleb (nord-ouest). L'escalade meurtrière du régime depuis un mois fait craindre une aggravation de la crise humanitaire.

Plus de 270 civils ont été tués depuis fin avril par l'aviation de Damas et celle de Moscou qui pilonnent sans répit des secteurs dans le nord-ouest du pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Plusieurs hôpitaux et écoles ont également été mis hors-service.

La grande partie de la région d'Idleb, ainsi que des secteurs des provinces voisines de Hama, d'Alep et de Lattaquié, sont tenues par Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche d'Al-Qaïda).

Si le régime n'a pas annoncé une offensive à proprement parler contre HTS, il a intensifié les bombardements et livré des combats au sol, grignotant des zones à la périphérie du dernier grand bastion djihadiste de Syrie. Malgré les appels à la désescalade lancés par Washington ou les Nations unies, les raids ne connaissent pas de répit.

Trois enfants tués

Mercredi, les frappes aériennes ont tué 15 civils, dont trois enfants, a indiqué l'OSDH. Parmi eux, sept civils ont péri dans la localité de Sarja, sur la ligne de front séparant les territoires djihadistes des zones gouvernementales, selon l'ONG.

«Les bombardements du régime et de la Russie se poursuivent avec intensité sur plusieurs régions. Les raids russes se concentrent sur la ville de Khan Cheikhoun et ses environs», a précisé le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Une femme a par ailleurs été tuée dans des tirs de roquettes des «groupes terroristes» sur une localité contrôlée par les forces du régime dans le nord de la province de Hama, a rapporté l'agence officielle Sana.

Plus de 70 morts depuis dimanche

Depuis dimanche, les frappes aériennes du régime et les tirs d'artillerie sur Idleb et les territoires adjacents ont tué plus d'une septantaine de civils dont de nombreux enfants, selon l'OSDH.

Devant le conseil de sécurité, le représentant syrien à l'ONU Bachar Jaafari a réitéré mardi la détermination de son régime à reconquérir Idleb. «La Syrie n'épargnera aucun effort pour débarrasser la population d'Idleb de l'emprise des groupes terroristes et mettre fin aux attaques contre les civils des villes voisines», a-t-il martelé, selon Sana.

270'000 déplacés

Quelque 270'000 personnes ont été déplacées par les violences à Idleb depuis fin avril, a indiqué mardi une responsable au Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Ursula Mueller, devant le Conseil de sécurité. Une poursuite des opérations militaires pourrait provoquer l'arrêt total du travail des organisations d'aide, a-t-elle averti.

Par ailleurs, 23 hôpitaux et cliniques ont été touchés par les frappes ou les tirs d'artillerie durant cette période selon Ocha.

Les Etats-Unis, pointant du doigt à la fois le régime de Bachar al-Assad et son allié russe, ont réclamé la fin des frappes aériennes. Par ailleurs, l'Union des organisations de secours et soins médicaux (UOSSM) a déploré la mort lundi des trois enfants et de la femme d'un de ses employés dans des frappes du régime sur la localité d'Ariha, dans la province d'Idleb.

Dans un communiqué mercredi, cette ONG médicale française a dénoncé «les frappes aériennes ciblées contre des civils», exigeant que «les auteurs de ces actes soient tenus pour responsables de crimes de guerre immédiatement».

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