Syrie Le régime syrien pilonne Idleb, 18 morts

ATS

27.5.2019 - 22:38

Selon l'Observatoire, plus de 250 civils, dont une cinquantaine d'enfants, ont déjà péri dans l'escalade des violences dans la région depuis fin avril.
Selon l'Observatoire, plus de 250 civils, dont une cinquantaine d'enfants, ont déjà péri dans l'escalade des violences dans la région depuis fin avril.
Source: KEYSTONE/EPA/MOHAMMED BADRA

Au moins dix-huit civils dont six enfants ont été tués lundi dans des raids aériens du régime syrien contre la province d'Idleb. Celle-ci constitue le dernier bastion djihadiste dans le nord-ouest du pays en guerre, selon une ONG.

La province d'Idleb ainsi que des secteurs des provinces voisines de Hama, Alep et Lattaquié, contrôlés par Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche d'Al-Qaïda), sont le théâtre depuis fin avril de raids intenses du régime et de son allié russe, et d'affrontements meurtriers entre djihadistes et forces loyales au président Bachar al-Assad.

Parmi les 18 civils tués, «dix personnes, dont quatre enfants, ont péri dans la seule ville d'Ariha», a précisé le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. Il a fait état d'«au moins 47 blessés» dans l'ensemble de la province.

Dimanche, des frappes menées par l'aviation syrienne ont tué 12 civils dans la province d'Idleb, selon l'OSDH.

Survivants recherchés

A Ariha, des secouristes de la défense civile connus sous le nom de Casques blancs s'attelaient lundi à la recherche de survivants sous les décombres d'un immeuble visé par les frappes aériennes, a constaté un correspondant de l'AFP sur place.

Epaulés par des civils, ils ont dû utiliser un bulldozer pour se hisser à un étage supérieur et évacuer le corps d'un enfant coincé sous les blocs de béton.

«C'était indescriptible. Des femmes et des enfants blessés allongés au sol, des destructions partout, des magasins endommagés», a témoigné Mohamad Said, un habitant d'Ariha, qui se trouvait à l'endroit visé par les attaques.

Déjà plus de 250 civils tués

Selon l'Observatoire, plus de 250 civils, dont une cinquantaine d'enfants, ont déjà péri dans l'escalade des violences dans la région depuis fin avril. Plus de 200'000 personnes ont en outre été déplacées durant la même période, selon l'ONU.

Idleb et ses environs ont fait l'objet en septembre 2018 d'un accord entre Moscou et Ankara sur une «zone démilitarisée» devant séparer les territoires aux mains des rebelles et djihadistes des zones gouvernementales attenantes. Cet accord, partiellement appliqué, avait permis d'éviter une offensive d'envergure de l'armée syrienne.

Les forces pro régime ont réussi depuis avril à reprendre plusieurs villes dans le sud de la province d'Idleb et le nord de celle de Hama.

Les appels à un arrêt des hostilités se sont multipliés pour éviter un bain de sang tandis que l'ONU a tiré la sonnette d'alarme sur le risque d'une «catastrophe humanitaire» à Idleb.

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