Rétrospective Le roi de l'évasion Walter Stürm est décédé il y a 25 ans

sime, ats

8.9.2024 - 11:10

Walter Stürm, le «roi de l'évasion», est décédé il y a 25 ans en détention préventive à Frauenfeld, à l'âge de 57 ans. Né dans une famille aisée d'industriels, le St-Gallois a passé une grande partie de sa vie en détention ou en cavale.

Walter Stürm a été condamné pour la dernière fois en 1994. Lors de ce procès en appel, le Tribunal cantonal le condamnait à dix ans et demi de prison, réduisant ainsi la sanction infligée en première instance (archives).
Walter Stürm a été condamné pour la dernière fois en 1994. Lors de ce procès en appel, le Tribunal cantonal le condamnait à dix ans et demi de prison, réduisant ainsi la sanction infligée en première instance (archives).
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Carrossier de formation, Walter Stürm a occupé la justice dès ses 20 ans. La fascination pour les voitures de sport le fait basculer dans la criminalité en vendant des autos volées pour se financer une Lotus. Rapidement, il devient un criminel professionnel.

Cambriolages et braquages

Au total, il a commis des centaines de délits, surtout des cambriolages et des braquages. Walter Stürm sévit à une époque où les commerces et les sièges d'entreprises ne sont pas encore équipés de systèmes d'alarme et de caméras de surveillance. A cette époque-là, les salaires sont encore souvent versés en liquide, cet argent étant contenu dans les coffres-forts des firmes.

Conscient d'enfreindre la loi, le St-Gallois s'en accommodait. Il falsifiait des passeports, des permis de conduire et des papiers de véhicules, changeait d'apparence, d'identité et disparaissait avant d'être arrêté. Encore et encore.

Huit évasions

Walter Stürm s'est évadé de prison à huit reprises. Parfois, il ne revenait simplement pas de sa permission. L'ensemble de ses cavales a duré huit ans.

Sa vie a fait l'objet d'un long métrage sorti en 2021. On y voit notamment, comment il a réussi à s'évader une fois, vêtu d'un uniforme volé de gardien de prison.

Lutte contre les conditions de détention

Placé notamment en isolement, il s'est battu sans relâche contre ses conditions de détention, de recours en grèves de la faim. Dans les années 1980, des cercles de gauche l'ont même érigé en victime, voire de héros, à cet égard. L'écrivain Niklaus Meienberg, le psychiatre Ralf Binswanger et la journaliste Laure Wyss se sont engagés pour un assouplissement de sa détention.

Hospitalisé après une grève de la faim d'une centaine de jours dans le secteur hautement sécurisé d'une prison, il a exigé et obtenu l'aménagement d'une cour de promenade dans le service surveillé de l'Hôpital de Île, à Berne. Aux Hôpitaux universitaires de Genève, sa grève de la faim a duré 120 jours pour protester contre le prétendu retardement de son procès par la justice valaisanne.

Walter Stürm a été condamné pour la dernière fois en 1994. Lors de ce procès en appel, le Tribunal cantonal le condamnait à dix ans et demi de prison, réduisant ainsi la sanction infligée en première instance (12 ans). Il est libéré en octobre 1998 pour bonne conduite, après avoir purgé deux tiers de sa peine et après être revenu en prison après 27 permissions.

Dernier coup totalement inattendu

La surprise fut donc grande, lorsqu'il a été arrêté en mars 1999, en compagnie du braqueur de banque Hugo Portmann. Tous deux sont alors soupçonnés d'avoir pris en otage l'épouse d'un banquier à Sirnach (TG) pour exiger que son mari leur ouvre les coffres d'une banque à Horn (TG). Le braquage a échoué.

Après six mois de détention préventive à la prison de Frauenfeld, Walter Stürm se suicide dans sa cellule. Un gardien de prison l'a trouvé mort le 13 septembre 1999 en lui apportant son petit déjeuner. Le Tribunal fédéral avait refusé, peu auparavant, qu'il soit libéré en raison du risque qu'il ne s'enfuie.

sime, ats