UkraineLe siège de Marioupol est un génocide (procureure ukrainienne)
ATS
22.3.2022 - 21:31
Le siège par les forces russes du port ukrainien stratégique de Marioupol est une forme de «génocide», a déclaré mardi à l'AFP la procureure générale d'Ukraine, Iryna Venediktova.
Keystone-SDA
22.03.2022, 21:31
22.03.2022, 22:53
ATS
Environ 200'000 personnes vivent encore dans cette ville, qui est encerclée et quotidiennement soumise à des bombardements depuis que la Russie a déclenché son offensive, le 24 février.
«Ce que je vois maintenant à Marioupol, ce n'est pas la guerre, c'est un génocide», a dit Mme Venediktova à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine.
«Les théâtres de guerre ont des règles, des principes. Ce que nous voyons à Marioupol, (c'est) l'absence totale de règles», a-t-elle ajouté.
Pour la procureure, la Fédération de Russie «sait exactement ce qu'elle fait» dans cette cité des bords de la mer d'Azov, dans le sud-est de l'Ukraine.
Le pays s'efforcera de faire officiellement «qualifier» de «génocide» sur la scène internationale le siège de Marioupol, a promis Mme Venediktova.
Moscou veut raser la ville
Dans cette ville, qui comptait 450'000 habitants avant le début de la guerre, une maternité a été frappée, des zones d'habitation ont été rasées et un théâtre a été touché par les bombardements.
La municipalité a indiqué que Marioupol avait été bombardée mardi par deux «bombes superpuissantes», sans pouvoir donner de bilan. «Les occupants ne s'intéressent pas à la ville (...), ils veulent la raser», selon la mairie.
Des habitants ayant fui l'endroit ont décrit à l'ONG Human Rights Watch «un enfer glacial, avec des rues jonchées de cadavres et de décombres d'immeubles détruits» et «des milliers de personnes coupées du monde», terrées dans des sous-sols sans eau, nourriture, électricité ni communications.
La prise de cette ville serait un atout essentiel pour la Russie qui achèverait ainsi la mise en place d'un véritable «pont terrestre» entre la péninsule de Crimée, qu'elle a annexée en 2014, et la région de Donbass, en partie aux mains de séparatistes prorusses.