«Skiplagging» La fausse bonne astuce pour payer son billet d'avion moins cher?

Relax

2.10.2023 - 20:59

Alors que les prix des billets d'avion ont augmenté de 12,1% depuis le début de l'année d'après le ministère de la Transition écologique, on pourrait se laisser tenter par ce qui s'apparenterait à une ruse pour organiser ses vacances de Noël à l'étranger: le «skiplagging». Le principe: envisager l'escale comme la destination finale pour payer moins cher. Bonne ou mauvaise idée? On fait le point.

Le "skiplagging" ou le fait d'envisager l'escale comme sa destination finale n'est pas une si bonne astuce
Le "skiplagging" ou le fait d'envisager l'escale comme sa destination finale n'est pas une si bonne astuce
Pyrosky / Getty Images

C'est décidé: cet hiver, vous échappez au froid européen pour vous offrir le soleil d'Asie du Sud-Est. Avec un budget non-extensible, vos recherches sur des comparateurs tels que Kayak ou Skyscanner ou via Google Flights ont vite échaudé vos plans compte tenu des prix des billets d'avion. Il y a de quoi puisque les tarifs des vols ont bondi de 9% en septembre dernier par rapport à la même période un an plus tôt, d'après le baromètre Misterfly/L'Echo qui a analysé 96.369 billets en classe économique. Les vols intérieurs sont ceux qui présentent la plus forte flambée, estimée à +12,6% sur un an, tandis que les moyens-courriers coûtent 1,9% plus chers et les longs-courriers +4,8% de plus, avec des disparités selon les destinations. Au départ de la France, un vol vers le Canada est 26% plus onéreux désormais.

Pour votre projet de vacances cet hiver, devrez-vous succomber à la pratique du «skiplagging»? Ce terme anglo-saxon, dont le Washington Post s'est fait l'écho cet été, évoque l'idée que l'on saute de l'avion. Plus concrètement, il s'agit de concevoir l'escale comme la destination finale... sans prévenir ni les agents au sol ni les hôtesses de l'air à bord. En d'autres termes, vous avez prévu de vous rendre à Hong Kong, mais vous achetez un billet à destination de Hanoï, au Vietnam... où vous ne descendrez jamais. A la place, vous serez sorti définitivement de l'aéroport de Hong Kong.

D'emblée, on s'interroge sur la bonne raison de se compliquer autant la vie? Réponse: pour une question de budget. Les vols directs sont en général plus chers que les vols avec escale. Pour un vol long-courrier, les compagnies aériennes sont nombreuses à scinder le voyage en deux en effectuant un retour à leur plateforme de correspondance – Amsterdam pour KLM, Istanbul pour Turkish Airlines, Incheon pour Korean Air, etc..., ce qui a pour effet de réduire le coût du trajet. C'est aussi une manière de rendre cette alternative plus intéressante qu'un vol direct davantage demandé.

Les limites du «skiplagging»

Voilà pour le principe. Car dans la pratique, ce n'est en réalité pas si simple. D'abord, en succombant aux sirènes de cette ruse, on s'expose à des risques et notamment des poursuites de la part de la compagnie aérienne avec laquelle on était censé voyager jusqu'à la destination finale. En juillet dernier, un jeune Américain de 17 ans en a fait les frais. American Airlines lui a interdit de monter à bord de ses appareils durant trois ans pour avoir acheté un billet entre Gainesville, en Floride, et New York via Charlotte en Caroline du Nord, où il a finalement terminé son trajet. Bref, le jeune passager n'avait visiblement pas l'intention de visiter la Grosse pomme...

D'après Air Journal, les contrevenants peuvent aussi voir leur programme de fidélité suspendu. Quant à l'aspect pratique, si le vol est annulé, la solution de remplacement concernera bien la destination finale tandis que l'escale pourra tout à fait s'effectuer ailleurs. De la même façon, les voyageurs ne doivent pas toujours se charger de réenregistrer leurs bagages à l'escale et ne les retrouvent qu'une fois arrivés au bout du chemin... Enfin, il y a de nombreuses précautions à prendre, détaillées par la plateforme Skiplagged.com qui a fait de la recherche de ce type de vols cachés son business. Le site web va jusqu'à prétendre que «certaines compagnies aériennes peuvent exiger une preuve d'un billet aller-retour lors de l'enregistrement. Si cela vous arrive, achetez simplement un billet aller-retour remboursable directement auprès de la compagnie aérienne et annulez-le dès que possible après l'embarquement»...

Bref, les risques sont nombreux et le temps consacré pour trouver le billet au meilleur rapport qualité/prix est conséquent. Mieux vaut s'organiser autrement en préférant s'envoler le vendredi et éviter le dimanche, jour le plus onéreux, d'après les conseils d'Expedia étayés dans son dernier rapport. On peut ainsi économiser jusqu'à 22% du prix d'un billet d'avion par rapport au même titre de transport validé dont le départ a lieu un dimanche. Par contre, c'est tout l'inverse pour réserver: les tarifs trouvés un dimanche sont 18% moins chers qu'un vendredi...

Sur les rails, l'astuce à suivre est beaucoup plus simple et ne tient qu'en un mot: l'anticipation. Ce n'est pas pour rien si la SNCF permet d'obtenir une alerte afin d'être informé dès qu'une période de réservation s'ouvre, comme c'est le cas pour les vacances de Noël dont les billets de train seront disponibles à partir du 4 octobre. Selon la plateforme Trainline, en réservant dès l'ouverture des ventes, on peut économiser en moyenne 30% du prix du billet.

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