Asie centraleLe Tadjikistan appelle les femmes à s'habiller «à la tadjike»
hl
13.3.2023 - 14:02
Les autorités du Tadjikistan ont appelé les femmes de cette ex-république soviétique d'Asie centrale à «s'habiller à la tadjike» afin de lutter contre l'influence de l'Occident et de l'islam radical sur le style vestimentaire dans ce pays laïc à majorité musulmane.
Keystone-SDA, hl
13.03.2023, 14:02
13.03.2023, 14:10
ATS
La campagne «habillons-nous à la tadjike», lancée le 1er mars et qui se base sur un manuel étatique recommandant aux femmes un certain code vestimentaire national, se déroulera jusqu'au 30 mai, a rapporté dimanche l'agence de presse officielle Khovar.
Elle a pour but de «réduire l'intensité de la pénétration de vêtements et de cultures étrangères» au Tadjikistan et «protéger la culture nationale et le prestige» du pays «dans le contexte de la mondialisation», selon la même source.
Cité par Khovar, le manuel du ministère de la Culture publié en 2018 indique qu'"il n'est pas recommandé aux filles et aux femmes de porter des vêtements noirs, une écharpe noire, un foulard et un hijab».
Taille des barbes
Conscient de l'influence grandissante de l'islam dans la société tadjike en proie à des difficultés économiques, le gouvernement fait de la lutte contre l'intégrisme religieux une priorité. Il a par exemple interdit aux imams formés à l'étranger d'exercer et introduit des restrictions sur la taille des barbes.
Selon les autorités, au moins un millier de Tadjiks ont rejoint ces dernières années plusieurs organisations classées terroristes en Irak ou en Syrie.
Le manuel préconise également de ne pas porter «de vêtements européens dénudés, de mini-jupes, de décolletés, de hauts, de robes fines laissant voir le corps».
L'agence Khovar ajoute être «convaincue que cela barrera la route à la superstition et à l'aliénation» et permettra de «promouvoir une tenue nationale moderne».
Plus pauvre des ex-républiques
Le Tadjikistan, la plus pauvre des ex-républiques soviétiques, est dirigé depuis 1992 par Emomali Rakhmon, qui porte également le titre de «Fondateur de la Paix et de l'Union nationale» et «Chef de la Nation» tadjike.
M. Rakhmon avait déjà appelé par le passé à «mettre fin aux manifestations honteuses d'une culture étrangère, promouvoir davantage les vêtements nationaux pour les filles et les femmes, combattre les préjugés et intensifier le travail explicatif auprès des femmes».