Meurtre de David Amess Le tueur voulait empêcher de «faire du mal» aux musulmans

ATS

7.4.2022 - 14:38

Le suspect du meurtre du député britannique David Amess, poignardé en octobre lors d'une attaque qui a bouleversé le Royaume-Uni, a expliqué jeudi avoir visé l'élu pour l'empêcher de «faire du mal» aux musulmans en autorisant le bombardement de la Syrie.

Le tueur du député britannique David Amess en novembre dernier voulait empêcher de faire du mal aux musulmans en Syrie. (archives)
Le tueur du député britannique David Amess en novembre dernier voulait empêcher de faire du mal aux musulmans en Syrie. (archives)
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Keystone-SDA

Jugé depuis le 21 mars pour meurtre et préparation d'actes terroristes, Ali Harbi Ali, 26 ans, a déclaré devant la cour criminelle de l'Old Bailey, à Londres, avoir tué le député conservateur parce que celui-ci avait voté en faveur de frappes aériennes en Syrie.

«Je l'ai tué parce qu'il faisait du mal aux musulmans», a-t-il déclaré durant son témoignage de 80 minutes, flanqué de trois gardes.

«J'avais le sentiment que si je pouvais tuer quelqu'un qui décidait de tuer des musulmans, cela pourrait empêcher que plus de mal soit fait à ces musulmans», a-t-il poursuivi. «Cela envoie peut-être un message à ses collègues» aussi.

«Faire quelque chose ici»

Frustré de ne pouvoir aller combattre lui-même en Syrie avec le groupe Etat islamique, l'accusé s'était dit qu'il devait «essayer de faire quelque chose ici pour aider les musulmans là-bas». Il avait aussi envisagé de tuer le ministre Michael Gove.

Affirmant être «un musulman modéré», le Londonien a assuré n'avoir pas de regret: «Si je pensais faire quelque chose de mal, je ne l'aurais pas fait».

Arrêté sur les lieux du meurtre, Ali Harbi Ali est né et a grandi à Londres dans une famille d'origine somalienne «pleine d'amour», selon lui.

Il avait, selon les médias britanniques, suivi brièvement un programme de lutte contre la radicalisation, sans être considéré comme à risque par les services de sécurité.

L'attaque était survenue le 15 octobre alors que David Amess, 69 ans et père de cinq enfants, recevait ses administrés dans une église méthodiste à Leigh-on-Sea, à 60 kilomètres à l'est de Londres.

Egalement jugé pour préparation d'actes de terrorisme entre le 1er mai 2019 et le 28 septembre 2021, l'accusé a été qualifié par le procureur de «terroriste islamiste fanatique, radicalisé». Il a plaidé non coupable.