Eglise catholique Le Vatican publie un manuel d'enquête

ATS

16.7.2020 - 16:39

Le pape François a fait de la lutte contre les agressions sexuelles sur mineurs dans l'Eglise catholique une des priorités de son pontificat.
Le pape François a fait de la lutte contre les agressions sexuelles sur mineurs dans l'Eglise catholique une des priorités de son pontificat.
Source: KEYSTONE/AP/Vincenzo Pinto

Le Vatican a publié jeudi des directives à destination des ecclésiastiques sur la procédure à suivre pour enquêter sur des soupçons d'agressions sexuelles sur mineurs au sein de l'Eglise. Le pape François a fait de la lutte contre ce fléau une de ses priorités.

Le pape argentin avait convoqué en février 2019 un sommet inédit regroupant notamment 114 présidents de conférences épiscopales. A cette occasion il s'était engagé à «donner des directives uniformes pour l'Eglise», évoquant avant tout des références légales déjà en vigueur au plan civil et canonique.

De fait les documents publiés jeudi ne proposent pas de nouvelles normes, ni n'ont vocation à substituer la justice de l'Eglise catholique à la procédure judiciaire, souligne le Vatican.

Formulaire de signalement de délit

Réunis en «vade-mecum», ils constituent un «instrument» destiné à aider les autorités locales de l'Eglise «dans la tâche délicate de mener correctement les affaires impliquant des diacres, des prêtres et des évêques lorsqu'ils sont accusés d'abus sur des mineurs», a expliqué le cardinal espagnol Luis Ladaria Ferrer, préfet de la Congrégation de la Foi à Rome, dans un communiqué.

Le Vatican a notamment rédigé un formulaire de signalement de délit. Le responsable alerté doit renseigner l'identité du prêtre soupçonné, ses différents ministères, la date des faits et le nom de la ou des victimes présumées, les mesures prises par l'autorité ecclésiastique ainsi que, en cas de procédure pénale, le nom du procureur et des avocats saisis.

L'Eglise est depuis plusieurs années en pleine tourmente avec les révélations successives sur des scandales massifs d'agressions à caractère pédophile commises pendant des décennies par des prêtres ou des religieux. Ceux-ci ont été souvent couverts par leur hiérarchie dans plusieurs pays, notamment aux Etats-Unis, au Chili ou en Allemagne.

Secret absolu de la confession

Le pape François, selon qui ces dérives font du clergé «un instrument de Satan», avait fait un pas de plus en décembre dernier en levant le secret pontifical, tout en maintenant un minimum de confidentialité. Il a néanmoins affirmé à maintes reprises qu'il existait une limite impossible à dépasser: le secret de la confession demeure absolu, ce qui exclut donc une dénonciation de faits rapportés par un fidèle dans le confessionnal.

Les directives publiées jeudi le confirment. «Une information de delictum gravius [délit grave] apprise en confession est placée sous le lien le plus strict du sceau sacramentel». Le confesseur est simplement encouragé à «tenter de convaincre le pénitent» d'alerter des personnes en mesure, elles, de saisir la justice.

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