Marie-France Garaud, conseillère de Georges Pompidou et de Jacques Chirac, est morte mercredi à l'âge de 90 ans à son domicile de Saint-Pompain (Deux-Sèvres), a annoncé son fils Jean-Yves Garaud jeudi à l'AFP.
Figure de la droite conservatrice, Marie-France Garaud apparaissait comme l'éminence grise de Georges Pompidou, aux côtés d'un autre conseiller influent, Pierre Juillet.
Lorsque Valéry Giscard d'Estaing, élu à l'Elysée, nomme Jacques Chirac à Matignon, c'est auprès de ce jeune Premier ministre que le duo s'affaire, le poussant notamment à se présenter, avec succès, à la mairie de Paris en 1977 ou à lancer l'"appel de Cochin" sur l'Europe un an plus tard, sur une ligne conservatrice et souverainiste.
M. Chirac s'était pourtant éloigné quelques mois plus tard de cette incontournable conseillère, laquelle s'était alors présentée face à lui lors de la présidentielle de 1981 (1,33%).
«C'était quelqu'un, elle ne pouvait pas laisser indifférent. Elle exerçait une forme de fascination par son autorité et ce halo d'éminence grise. Elle avait ce que beaucoup de responsables politiques n'ont plus, un caractère bien trempé, pas toujours commode, et une colonne vertébrale», a rendu hommage auprès de l'AFP Henri Guaino, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à l'Elysée.
«Ils étaient deux avec Pierre Juillet. Ils ont bien cornaqué Jacques Chirac au début, mais ça ne pouvait pas durer. Pour eux, varier représentait une forme de faiblesse, quand Jacques Chirac était dans la plasticité. La rupture a eu lieu après l'appel de Cochin, et l'expression +parti de l'étranger+, qui a pu choquer, même des gens comme moi», a-t-il poursuivi.
Marie-France Garaud avait été élue eurodéputée en 1999 sur la liste menée par Philippe de Villiers et Charles Pasqua. Elle avait indiqué avoir voté pour Marine Le Pen lors de l'élection présidentielle de 2017.