En procès mardi Les affaires et accusations impliquant Roman Polanski

ATS

3.3.2024 - 08:20

Roman Polanski, 90 ans, dont le procès en diffamation envers l'actrice Charlotte Lewis qui l'accuse d'agression sexuelle se tient mardi à Paris, est visé par plusieurs accusations de viol ou agressions à caractère sexuel.

Roman Polanski est mis en examen pour diffamation. L'audience, fixée à mardi, est la première en France liée aux accusations d'agressions sexuelles qui visent le cinéaste (archives).
Roman Polanski est mis en examen pour diffamation. L'audience, fixée à mardi, est la première en France liée aux accusations d'agressions sexuelles qui visent le cinéaste (archives).
AFP/Archives

3.3.2024 - 08:20

Charlotte Lewis

En mai 2010, en plein festival de Cannes, l'actrice britannique Charlotte Lewis accuse le réalisateur de l'avoir «agressée sexuellement» lors d'un casting organisé chez lui à Paris en 1983, alors qu'elle avait 16 ans. Elle ne porte pas plainte mais témoigne auprès de la police de Los Angeles.

En 2020, elle porte plainte contre le réalisateur qui avait qualifié d'"odieux mensonge» les accusations de l'actrice dans un entretien avec Paris Match en 2019. Roman Polanski est mis en examen pour diffamation. L'audience, fixée à mardi, est la première en France liée aux accusations d'agressions sexuelles qui visent le cinéaste.

L'affaire Samantha Gailey

Le 11 mars 1977, Roman Polanski, alors âgé de 43 ans, est arrêté, accusé d'avoir drogué et violé la veille Samantha Gailey, une adolescente de 13 ans, lors d'un reportage photo dans la villa de Jack Nicholson à Hollywood. Dans ses «Mémoires» (1984), il reconnaît une relation sexuelle mais dément le viol. «J'ai été prise en photo par Roman Polanski et il m'a violée», témoignera dans un livre Samantha.

Devant un grand jury, elle affirme qu'il lui a fait prendre un sédatif avant d'avoir des rapports sexuels avec elle. «Il ne voulait pas me faire de mal (...) mais il ne comprenait pas que j'étais trop jeune. Il ne voyait pas que j'avais peur». Inculpé le 24 mars notamment pour viol, il plaide non coupable.

En août 1977, pour éviter un procès public, il change de stratégie et plaide coupable de détournement de mineure. En échange, le juge abandonne les poursuites pour viol avec fourniture et consommation de drogue. Un accord juridique est passé avec le consentement de la famille.

Roman Polanski est condamné à trois mois de prison puis est libéré pour conduite exemplaire après quarante-deux jours. Mais la veille de l'audience pour homologuer l'accord, le juge fait volte-face, estimant la sentence insuffisante. Roman Polanski, qui a appris qu'il risquait la peine maximum, s'envole pour Paris le 31 janvier 1978.

La justice américaine délivre un mandat d'arrêt international. Samantha devenue Geimer, à qui le cinéaste a envoyé une lettre d'excuses et versé 225'000 dollars pour mettre un terme au procès civil, réclame à plusieurs reprises l'abandon des poursuites. Lors de ses voyages à l'étranger, la justice américaine tente de mettre la main sur le réalisateur. La France et la Pologne (il possède la double nationalité) refusent de l'extrader.

Le 26 septembre 2009, il est arrêté à Zurich. Il passe deux mois en prison puis est assigné à résidence pendant huit mois dans son chalet à Gstaad. En juillet 2010, la Suisse rejette finalement la demande d'extradition. En août 2017, un juge de Los Angeles refuse de clore l'affaire comme le demandaient l'accusé et sa victime.

La Française Valentine Monnier

Le 9 novembre 2019, la Française Valentine Monnier affirme que Roman Polanski l'a violée en 1975 en Suisse alors qu'elle avait 18 ans. Elle l'accuse dans le journal Le Parisien peu avant la sortie de «J'accuse», le film du cinéaste sur l'affaire Dreyfus primé aux César.

Elle n'a pas déposé plainte pour ces faits, prescrits. L'avocat du réalisateur affirmait alors que son client «contestait fermement toute accusation de viol».

D'autres accusatrices

Une femme, identifiée comme «Robin», l'accuse en août 2017 d'agression sexuelle lorsqu'elle avait 16 ans. Les faits qui auraient eu lieu en 1973 sont prescrits.

En septembre 2017, Renate Langer, une ancienne actrice, dépose plainte pour viol, affirmant avoir été agressée en 1972 à Gstaad alors qu'elle avait 15 ans. La justice suisse déclare ces accusations prescrites.

En octobre 2017, une artiste américaine, Marianne Barnard, accuse aussi le réalisateur de l'avoir agressée en 1975, quand elle avait 10 ans. Les accusations de toutes ces femmes sont «sans fondement», déclarait en 2017 l'avocat du cinéaste, Me Hervé Temime, décédé en avril 2023.

ATS