Des centaines de Colombiens ont commencé vendredi à rendre un dernier hommage à l'artiste Fernando Botero, décédé le 15 septembre, défilant devant sa dépouille à Bogota, coup d'envoi d'une semaine de cérémonies commémoratives dans son pays natal.
Lina Botero (d), fille du défunt peintre et sculpteur Fernando Botero, dont le cercueil est arrivé à Bogota, le 21 septembre 2023 en Colombi
Le cercueil du peintre et sculpteur Fernando Botero lors d'un hommage au parlement, le 22 septembre 2023 à Bogota, en Colombie
Le cercueil du peintre et sculpteur Fernando Botero lors d'un hommage au parlement, le 22 septembre 2023 à Bogota, en Colombie
Une reproduction d'une peinture de Fernando Botero, décédé le 15 septembre à l'âge de 91 ans, est exposée sur la façade du parlement où une chapelle ardente a été érigée en son honneur, le 22 septembre 2023 à Bogota
Les Colombiens rendent un dernier hommage à Fernando Botero - Gallery
Lina Botero (d), fille du défunt peintre et sculpteur Fernando Botero, dont le cercueil est arrivé à Bogota, le 21 septembre 2023 en Colombi
Le cercueil du peintre et sculpteur Fernando Botero lors d'un hommage au parlement, le 22 septembre 2023 à Bogota, en Colombie
Le cercueil du peintre et sculpteur Fernando Botero lors d'un hommage au parlement, le 22 septembre 2023 à Bogota, en Colombie
Une reproduction d'une peinture de Fernando Botero, décédé le 15 septembre à l'âge de 91 ans, est exposée sur la façade du parlement où une chapelle ardente a été érigée en son honneur, le 22 septembre 2023 à Bogota
Arrivé jeudi soir depuis Monaco, où le peintre et sculpteur est décédé d'une pneumonie à l'âge de 91 ans, le cercueil recouvert du drapeau tricolore colombien est exposé dans une chapelle ardente ouverte au public au siège du Parlement.
Une première cérémonie entamée au son d'une chorale accompagnée d'un orchestre et décorée de dizaines de compositions florales a d'abord été rendue devant députés, sénateurs, et membres de la famille.
«Nous sommes bouleversés, émus et profondément reconnaissants pour les témoignages d'affection, de reconnaissance et de gratitude à l'égard de mon père (...)», a déclaré sa fille Lina Botero.
«Ramener mon père une dernière fois dans sa patrie, pour que les Colombiens puissent lui dire adieu, était l'un de nos plus grands souhaits», a-t-elle ajouté.
«Arrêter le monde»
Le président du Sénat, Ivan Name, a fait l'éloge de ce «Colombien universel». Botero «a arrêté le monde pendant un moment (...) il l'a fait avec un pinceau et avec ses mains, lorsqu'il a réussi à peindre un monde différent. Un monde qui reflétait la réalité de son pays, mais qui contenait aussi les clés secrètes de l'esprit humain», a-t-il dit.
Une longue file d'anonymes étirée depuis le début de l'après-midi s'est ensuite inclinée devant le cercueil de l'artiste colombien le plus célèbre au monde.
Mercedes Rojas, une bactériologiste à la retraite, dit qu'elle gardera de Botero «sa représentation de la vie quotidienne en Colombie (...) de la famille, d'une journée à la campagne, de la femme, du prêtre, du peuple».
Santiago Soto, un acteur et peintre de 56 ans, attendait lui aussi son tour. «La mort n'existe pas, ce qui existe c'est l'oubli», dit-il à l'AFP. Pour lui, Botero «est immortel, son œuvre et son nom sont déjà inscrits en lettres d'or de la même taille que Picasso et Van Gogh».
Le corps de l'artiste, célèbre pour ses personnages aux formes voluptueuses, restera jusqu'à dimanche accessible aux hommages du public, au cœur du centre historique de Bogota.
Lundi, la dépouille sera transférée à Medellin (nord-ouest), sa ville natale, où plusieurs événements seront organisés avant la crémation du corps.
Ses cendres seront ensuite rapportées en Europe, dans le cimetière du petit village italien de Pietrasanta où il vivait, pour être déposées au côté de son épouse, l'artiste grecque Sophia Vari, décédée en mai.
Fernando Botero, dont les oeuvres ont été adjugées aux enchères pour des sommes allant jusqu'à 4,3 millions de dollars, a aussi été un grand mécène, avec des donations estimées à plus de 200 millions de dollars. Il a offert aux musées de Medellin et de Bogota nombre de ses œuvres et des dizaines de tableaux de sa collection privée, dont des Picasso, Monet, Renoir, Miro...
Ses nombreuses sculptures sont aussi visibles en plein air dans de nombreuses villes du monde, l'artiste estimant que les expositions dans les espaces publics sont un «rapprochement révolutionnaire» de l'art avec le public.