«On a envie de les faire renaître» Les Fêtes du Rhône reviennent l'an prochain

Après plus de 20 ans d'absence, les Fêtes du Rhône reviendront en 2024. Elles se dérouleront du 5 au 8 septembre à Sion, Monthey et Viège pour une 35e édition qui vise à «célébrer le fleuve sous un angle contemporain».

«Je me suis aperçu que les Fêtes du Rhône avaient disparu du patrimoine», explique Pierre-François Mettan, président de l'association des Fêtes du Rhône, contacté par Keystone-ATS. «On a envie de les faire renaître. Elles nous paraissent avoir du sens et répondent aux problématiques de notre temps», en matière par exemple d'environnement, d'économie, de tourisme, de science ou de culture.

Les Fêtes du Rhône ont connu 34 éditions entre 1924 et 2000, dans diverses villes suisses et françaises situées le long du «fleuve-roi». La dernière édition en date a été célébrée dans la commune française de Vaulx-en-Velin.

Cote suisse, le Valais a accueilli la manifestation à Sierre en 1948 et 1969, Monthey en 1984 et Port-Valais en 1997. Genève, Lausanne ou encore Vevey ont aussi été hôtes au cours du 20e siècle.

Sobriété

Pour ce grand retour, plusieurs expositions, des concerts ainsi qu'un colloque scientifique sont prévus. L'idée consiste à pouvoir aborder le fleuve sous des angles différents. Deux fêtes populaires, nommées «Merci le Rhône!», sont programmées à Sion et à Viège, ce qui permettra pour la première fois d'intégrer le Haut-Valais à la manifestation.

Les organisateurs ne peuvent pas encore se prononcer sur l'affluence espérée pour l'ensemble des Fêtes du Rhône. Ils disent néanmoins tabler sur l'accueil de 5000 personnes à chacune des deux fêtes populaires de Sion et Viège.

L'association organisatrice, née en 2021 pour relancer la manifestation, annonce un budget de 600'000 francs. «Nous ne sommes pas dans la folie de la Fête des Vignerons, mais misons sur la sobriété», souligne Pierre-François Mettan.

«Rapport problématique» au Rhône

Ces fêtes visent avant tout à «célébrer» le Rhône, à mettre en avant «la gratitude et la reconnaissance de tout ce que la plaine et ses habitants doivent au fleuve», affirment les organisateurs.

Selon Pierre-François Mettan, elles doivent notamment corriger «un rapport problématique au Rhône» en Valais, dont les habitants «n'aiment pas forcément le fleuve». Il évoque aussi le projet en cours de troisième correction du Rhône comme source de désaccords.

A travers les événements proposés, l'association souhaite créer «des ponts de Gletsch à la Méditerranée avec comme trait d'union un fleuve aux multiples visages.» Elle veut le faire «sous un angle contemporain», avec une attention particulière pour les jeunes générations à travers notamment un programme proposé dans les écoles.

Il s'agira aussi de raconter «l'amitié historique» entre les communes qui jalonnent le Rhône. Pierre-François Mettan espère ainsi que la manifestation se perpétuera après sa 35e édition valaisanne, notamment du côté français.