Après Laeticia Hallyday Les filles de François Truffaut s'insurgent contre le clip de Zemmour 

Covermedia

7.12.2021 - 12:55

Des plans du Dernier métro, chef d’œuvre de François Truffaut, ont été utilisés sans autorisation dans le clip de candidature d’Eric Zemmour. Les filles du cinéaste ont publié un communiqué qui exprime leur colère devant ce qu’elles dénoncent être une « profanation » de l’œuvre de leur père.

L’équipe chargée de la communication du candidat à l’élection présidentielle Eric Zemmour a conçu une vidéo annonçant sa candidature, réalisée en grande partie à base d’extraits d’archives : films de fiction, documentaires, reportages, films promotionnels. Le Monde a ainsi comptabilisé 114 séquences utilisées et « glanées sur le Web », avec plusieurs détournements, soit 39% des 611 secondes de la vidéo.

Aucune demande d’autorisation n’a été déposée auprès des détenteurs des droits par les réalisateurs du montage. Ce qui a immédiatement provoqué la réaction de nombreux propriétaires des images ou ayants droit, comme l’AFP, Luc Besson, la veuve de Johnny Hallyday, le neveu de Barbara, le propriétaire d’un château exposé dans la vidéo, ainsi que les héritières de François Truffaut pour avoir utilisé des passages du Dernier métro.

Les deux filles du réalisateur ont confié à leurs avocats le soin de réagir dans un communiqué et d’exprimer leur colère, non seulement contre l’utilisation frauduleuse des images du film, mais aussi contre leur détournement dans un clip qui présente des positions « à l’exact opposé » de celles de leur père qui « exprimait une vision généreuse et tendre de l’humanité », lui qui aimait « les gens dans leur variété et pour leurs faiblesses ». A leur yeux, « l’atteinte portée au droit moral attaché à l'œuvre est une forme de profanation ».

L’article L122-5 du Code de la propriété intellectuelle et celui du droit à l'image (article 9 du Code civil) peuvent être invoqués pour des poursuites judiciaires. Pour l’instant, les deux filles de François Truffaut ont demandé « de cesser immédiatement l'utilisation illégale de l'extrait du film », mais elles se réservent « le droit de donner à cette situation toutes les suites qu'elle appelle ».

L’équipe de communication du candidat invoque le « droit de citation courte ».