Mer RougeLes Houthis revendiquent l'attaque d'un pétrolier britannique
ATS
26.1.2024 - 22:24
Les rebelles Houthis du Yémen ont annoncé vendredi avoir attaqué un pétrolier britannique qui a «pris feu» au golfe d'Aden, après que les Etats-Unis ont dit avoir détruit un missile balistique tiré «depuis les zones du Yémen contrôlées par les Houthis».
26.01.2024, 22:24
ATS
Les rebelles proches de l'Iran qui multiplient les attaques contre la marine marchande en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, ont indiqué dans avoir tiré des «missiles» contre un «pétrolier britannique, le Marlin Luanda», précisant que le navire, «touché de plein fouet, a pris feu».
Le porte-parole militaire des rebelles, Yahya Saree, a ajouté dans son communiqué que l'attaque a été menée en soutien au peuple palestinien et «en réponse à l'agression britannique et américaine contre notre pays».
La société privée de risques maritimes Ambrey avait rapporté plus tôt qu'un navire marchand avait été touché dans la même zone, signalant un incendie à bord, sans que l'on sache à ce stade s'il s'agit du même incident.
«Un navire marchand a été touché par un 'missile', provoquant un incendie», a indiqué Ambrey, précisant que l'équipage était jusqu'ici «sain et sauf».
Ripostes
Depuis novembre, les rebelles Houthis ont tiré de nombreux missiles et drones au large du Yémen, disant viser les navires liés à Israël en «solidarité» avec les Palestiniens à Gaza, territoire bombardé et assiégé par l'armée israélienne depuis l'attaque sanglante du mouvement islamiste Hamas le 7 octobre.
En réponse, les forces américaines, parfois conjointement avec le Royaume-Uni, ont mené des séries de frappes visant les Houthis dans le but de les dissuader de continuer à attaquer les navires marchands, sans succès pour l'instant.
Les frappes américaines ont visé en particulier les sites de lancement de missiles et de drones.
Le Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom) a indiqué vendredi avoir détruit un missile antinavire qui se dirigeait vers l'endroit où se trouvait un destroyer de classe Arleigh Burke et il a été détruit sans faire «ni blessés, ni dommages».
Trafic perturbé
Cette nouvelle frappe américaine intervient après des semaines de tensions en mer Rouge, artère essentielle au commerce international.
Auparavant, l'agence de sécurité maritime britannique UKMTO a rapporté que deux missiles avaient explosé vendredi près d'un navire au large du sud du Yémen.
La société Ambrey a rapporté de son côté une «explosion» dans la même zone, à environ un mètre d'un pétrolier battant pavillon panaméen et affilié à l'Inde. «Le navire avait été chargé pour la dernière fois en Russie et se dirigeait vers l'est», selon la société.
Jeudi, Washington et Londres ont annoncé des sanctions contre quatre hauts responsables Houthis, accusés d'être impliqués dans l'organisation de ces attaques.
Les Houthis contrôlent une bonne partie du Yémen, après près d'une décennie de guerre contre le gouvernement, qui a provoqué l'une des pires crises humanitaires au monde.
Ces tensions ont poussé certains armateurs à suspendre les transits par la mer Rouge, qui voit passer en temps normal jusqu'à 12% du commerce mondial, et à contourner l'Afrique pour rallier l'Asie à l'Europe.
Les répercussions sur le trafic maritime et le commerce mondial se font déjà ressentir. Selon l'ONU, le volume commercial transitant par le canal de Suez, passage crucial qui relie la mer Rouge à la Méditerranée, a ainsi diminué de 42% ces deux derniers mois.
Les perturbations du commerce en mer Rouge sont d'autant plus inquiétantes que «plus de 80%» du commerce mondial de biens se fait par voie maritime et que «d'autres routes importantes sont déjà sous tension», souligne la Cnuced, l'organe de l'ONU chargé du commerce et du développement.
Jeudi, une délégation de Houthis était en visite à Moscou pour discuter de la «nécessité d'intensifier les efforts pour faire pression» sur les Etats-Unis et Israël afin de mettre fin à la guerre à Gaza et d'«acheminer de l'aide humanitaire plutôt que de militariser la mer Rouge», selon un porte-parole des rebelles, Mohammed Abdelsalam.