Sociologie Les immigrés portugais envoient le plus souvent de l'argent au pays

ceel, ats

9.11.2023 - 12:04

La Suisse fait partie des pays au monde d'où les immigrés envoient le plus d'argent dans leur pays d'origine. Selon une étude zurichoise, les personnes originaires du Portugal envoient souvent de petites sommes, celles de Grande-Bretagne des sommes plus importantes, mais moins fréquemment.

Selon une étude zurichoise, les personnes originaires du Portugal envoient souvent de petites sommes. (image d'illustration: Lisbonne)
Selon une étude zurichoise, les personnes originaires du Portugal envoient souvent de petites sommes. (image d'illustration: Lisbonne)
PantherMedia / Artur Bogacki

ceel, ats

Pour cette étude parue dans le Journal of Ethnic and Migration Studies, des chercheurs des universités de Zurich (UZH) et de Lucerne ont interrogé par écrit quelque 3000 personnes vivant en Suisse et originaires de différents pays d'Europe sur leurs transferts d'argent, a indiqué l'UZH jeudi dans un communiqué.

Résultat: en moyenne, 21% des personnes interrogées envoient de l'argent au moins une fois par an dans leur pays d'origine. Chez les personnes originaires du Portugal, cette part est de 46%. Suivent la Serbie (40%), la Bosnie-Herzégovine (30%) et la Grande-Bretagne (29%). Les personnes originaires d'Allemagne (15%) et d'Italie (13%) sont plutôt en dessous de la moyenne.

Selon les scientifiques, cela s'explique par le nombre plus élevé de migrants de la deuxième génération parmi les personnes interrogées dans ces deux pays. En général, les immigrés de deuxième génération ont des relations plus distantes avec le pays d'origine de leurs parents, explique Jörg Rössel, professeur de sociologie à l'UZH et premier auteur de l'étude, cité dans le communiqué.

Pas un signe d'échec de l'intégration

Selon l'étude, les montants moyens par an varient également fortement en fonction de la nationalité. Les personnes originaires de Grande-Bretagne transfèrent environ 4000 francs, suivies par le Portugal avec 2200 francs et l'Allemagne avec 1100 francs. Les contributions les plus basses sont celles de la Bosnie-Herzégovine (324 francs).

Les immigrés de Bosnie-Herzégovine, d'Italie et de Serbie utilisent particulièrement souvent les transferts d'argent pour soutenir leur famille et leurs amis, tandis que les immigrés portugais transfèrent principalement l'argent sur leur propre compte.

Selon l'étude, les paiements dépendent d'une intégration réussie sur le marché du travail et donc d'un revenu élevé des migrants, ainsi que de l'attachement au pays d'origine.

L'identification à la Suisse, au pays d'origine, la discrimination perçue et les connaissances des langues nationales suisses ne jouent aucun rôle. Les transferts d'argent vers le pays d'origine ne sont donc pas un signe d'échec de l'intégration, bien au contraire, soulignent encore les auteurs.