Trop de stressLes jeunes journalistes dénoncent la pression dans les médias
jc, ats
17.6.2021 - 11:02
L'association Jeunes Journalistes Suisse (JJS) lance une campagne pour attirer l'attention sur la pression psychologique dans le secteur des médias. Elle appelle la profession à en parler plus ouvertement, sous peine de perdre des jeunes journalistes.
Keystone-SDA, jc, ats
17.06.2021, 11:02
ATS
Plusieurs membres de leur association ont déjà souffert de burnout avant l'âge de 30 ans, écrit JJS dans un communiqué de presse jeudi. Les membres ont par exemple rapporté qu'ils n'osaient plus éteindre leur ordinateur pendant leurs vacances ou leur congé maladie car ils avaient déjà été réprimandés pour ne pas avoir regardé leurs e-mails.
Les journalistes ont généralement une bonne résistance au stress parce qu'ils sont satisfaits de leur travail, a déclaré Daniela Landau, psychologue et chargée de cours à l'école de journalisme MAZ Lucerne, citée dans le communiqué de presse.
Résistance au stress
L'exemple d'un membre de l'association âgé de 31 ans, dont on attend qu'il ait lu correctement tous les journaux du dimanche le lundi au bureau et qu'il soit capable d'écrire un article de suivi, va dans ce sens. «Cela signifie que mon dimanche n'est pas seulement du temps libre, mais qu'il consiste aussi à lire des journaux. La plupart du temps, j'aime cela, mais cela peut aussi être stressant», explique-t-il.
La résistance au stress a aussi ses limites, écrit JJS, mais de nombreux journalistes – en particulier les jeunes – dépassent souvent cette limite de stress. En conséquence, les membres de l'association signalent un mauvais sommeil, une forte consommation de caféine, de nicotine ou d'alcool, un stress constant, une mauvaise concentration, de l'anxiété, un épuisement ou une dépression.
Perte de talents
Ces personnes perdent la joie de leur métier – et le journalisme perd des talents à long terme, craint l'association. Dans le secteur, cependant, ces problèmes sont tus et «normalisés». Dans les semaines à venir, l'association veut donc attirer l'attention sur cette question avec des podcasts, des vidéos et des textes.
Sur ces différents canaux, les jeunes journalistes parleront de l'impact de leur travail sur leur santé mentale. Ils montreront ce que les professionnels des médias peuvent faire lorsque leur travail les met à rude épreuve, comment mieux séparer le travail et les loisirs, et comment prévenir l'épuisement professionnel. Ils échangeront également sur ce que les entreprises de médias font, ou peuvent faire, pour soutenir la santé mentale de leurs employés.