Affaire Narumi Les parties civiles réclament la condamnation de Nicolas Zepeda

ATS

11.4.2022 - 14:25

Les avocats des parties civiles ont demandé lundi à la cour d'assises du Doubs de reconnaître la culpabilité de Nicolas Zepeda dans l'assassinat en 2016 de la Japonaise Narumi Kurosaki. Ils ont qualifié l'accusé, qui conteste les faits, de menteur. Le corps de la victime n'a jamais été retrouvé.

Accusé de l'assassinat d'une étudiante japonaise en 2016, le Chilien Nicolas Zepeda aura la parole en dernier mardi devant le tribunal à Besançon. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité (photo prétexte).
Accusé de l'assassinat d'une étudiante japonaise en 2016, le Chilien Nicolas Zepeda aura la parole en dernier mardi devant le tribunal à Besançon. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité (photo prétexte).
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«Ce sont les larmes pudiques de la partie civile que vous devez privilégier en condamnant celui qui est dans le box, Nicolas Zepeda», a plaidé Me Sylvie Galley, l'avocate de la famille de Narumi. Mercredi, le témoignage de la mère de la jeune fille avait bouleversé le prétoire. Venue de Tokyo, Taeko Kurosaki avait longuement exprimé sa douleur.

Quand l'avocate a évoqué la disparue, «muette à jamais», Taeko Kurosaki s'est recroquevillée sur la photo de sa fille, enveloppée dans un tissu à fleurs et qu'elle tient serrée contre elle depuis le début du procès, le 29 mars.

Accusé impassible

«La mort de Narumi aurait pu allonger la liste des féminicides, mais la disparition de son corps a fait basculer le scénario dans l'horreur absolue», a poursuivi l'avocate, devant un public venu en nombre à l'audience.

Sur le banc des accusés, masqué et portant toujours une cravate, Nicolas Zepeda est resté impassible tout au long de la matinée. Il a clamé son innocence durant les neuf premiers jours de son procès.

«Il a toute latitude pour faire dire à Narumi Kurosaki ce qu'il veut. Nous n'en sommes pas à un mensonge, à un déni, à une contradiction près dans ce dossier», a déploré Me Galley. «Menteur, manipulateur, toxique», a également accusé Me Randall Schwerdorffer, avocat du petit ami français de l'étudiante au moment de sa disparition.

Selon l'avocat, le Chilien a perpétré «un crime de sang froid», prémédité, comme le montre l'achat d'un bidon de cinq litres de combustible et une boîte d'allumettes avant la disparition de Narumi. «Monsieur Zepeda fait tout pour dissimuler sa responsabilité», a-t-il regretté.

Nombreux mystères

En force ou en douceur, le pensant acculé par les nombreux éléments à charge et les témoignages, tous les acteurs du procès ont tenté d'obtenir les aveux de Nicolas Zepeda, y compris sa propre avocate. Mais la question reste entière: qu'est-il arrivé à Narumi Kurosaki dans la nuit du 4 au 5 décembre 2016, dans cette étroite chambre 106 d'une résidence universitaire de Besançon?

Qu'est devenue cette brillante jeune fille de 21 ans? Cette audience particulièrement forte en émotions, selon les mots du président de la cour Matthieu Husson vendredi, n'aura pas apporté de réponse. Nicolas Zepeda a nié de bout en bout toute responsabilité dans la disparition de son ex-petite amie. «Je n'ai pas tué Narumi! Moi aussi je veux savoir!», a-t-il fini par hurler, en larmes.

Extradé de son pays à l'été 2020, le Chilien aura, comme le veut la règle, la parole en dernier mardi avant que les jurés ne se retirent pour délibérer et rendre leur verdict. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

ATS