MétéoLes précipitations récentes n'apportent guère de détente
jc, ats
14.3.2023 - 11:43
La neige et la pluie de ces derniers jours n'ont guère atténué la forte sécheresse qui sévit en Suisse. Selon un expert, il faudrait encore 30 à 35 jours de précipitations supplémentaires pour combler le déficit.
Keystone-SDA, jc, ats
14.03.2023, 11:43
ATS
La situation s'est certes quelque peu détendue, du moins à court terme, écrit mardi la division hydrologie de l'Office fédéral de l'environnement, interrogée par Keystone-ATS. Mais il faut s'attendre à ce que le niveau des eaux baisse à nouveau rapidement.
Massimiliano Zappa, hydrologue à l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL), parle lui aussi d'un soulagement passager. Il y a eu 10% des précipitations nécessaires, dit-il, ce qui est bien sûr très appréciable. Il faudrait toutefois encore 30 à 35 jours de précipitations pour combler le déficit.
De plus, mardi devrait à nouveau enregistrer 20 degrés par endroits, ce qui réduira encore plus vite l'effet. Selon M. Zappa, il n'y a pas de détente en vue sur le front de la sécheresse.
Neige en montagne
Au Tessin, le risque d'incendie de forêt a pu être quelque peu réduit. En montagne, la neige a été abondante par endroits. Le Valais a été particulièrement favorisé par les précipitations, relève M. Zappa. Cette neige en altitude contribue à stocker l'eau, qui ne sera restituée aux cours d'eau que dans les jours et semaines à venir, au fur et à mesure de la fonte des neiges.
Mais la situation n'est pas encore revenue à la norme, même en montagne, car le déficit de précipitations y a été plus important que sur le Plateau, poursuit l'expert. Cela vaut également pour le Tessin et le sud des Grisons. Selon M. Zappa, la quantité de neige n'a atteint qu'un tiers de la quantité habituelle. Par conséquent, l'eau manquera également dans les rivières et les lacs dans les mois à venir en raison du débit plus faible.
Réfléchir aux économies d'eau
Il faut considérer cette situation comme un signe avant-coureur d'un été qui pourrait être sec. Il serait donc judicieux que les autorités réfléchissent dès maintenant à ce scénario, selon M.Zappa. Les cantons du Tessin, du Valais, de Lucerne et de Saint-Gall ont déjà élaboré des stratégies.
Dans le «château d'eau» qu'est la Suisse, ce bien n'est plus disponible avec la même évidence que ces dernières années. La météo, le climat et les besoins croissants de la population feront en sorte que la pénurie d'eau ne sera plus «surprenante», estime M.Zappa.