111'000 francs pour une infoHong Kong promet une prime pour arrêter des militants exilés
ATS
16.12.2023 - 03:02
Une militante hongkongaise réfugiée aux Etats-Unis depuis 2020 a dénoncé vendredi comme une tentative d'intimidation l'annonce par les autorités de ce territoire chinois de récompenses offertes pour sa capture. La même mesure s'applique à quatre autres dissidents.
16.12.2023, 03:02
16.12.2023, 08:34
ATS
Les autorités de Hong Kong «ont volontairement utilisé un moyen extrêmement public d'offrir des récompenses pour l'arrestation de militants à l'étranger», a déclaré Frances Hui au cercle de réflexion Hudson Institute à Washington. «Elles ont voulu créer un effet dissuasif sur [les dissidents] et nous isoler».
La police hongkongaise a offert jeudi des récompenses s'élevant à un million de dollars de Hong Kong (environ 111'000 francs) pour toute information menant à la capture de cinq militants vivant à l'étranger. Elles les accusent de crimes contre la sécurité nationale.
Londres a qualifié ces mises à prix de «menace pour notre démocratie et nos droits fondamentaux». Washington a condamné «un mépris flagrant» des normes internationales, soulignant que «les autorités de Hong Kong n'ont aucune compétence à l'intérieur des frontières des Etats-Unis».
Dans un nouveau communiqué vendredi soir, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a déclaré que les Etats-Unis s'opposaient «fermement à toute tentative d'intimider et de réduire au silence les individus qui ont choisi de prendre résidence aux Etats-Unis».
Appel à des sanctions
Malgré la menace, Frances Hui s'est engagée à continuer sa campagne en faveur de sanctions contre des hauts responsables hongkongais et chinois. «J'appelle la communauté internationale, et particulièrement les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie à lutter contre la répression transnationale, l'ingérence et les violations internationales des droits fondamentaux venant du parti communiste chinois».
Les cinq militants pro-démocratie vivent à l'étranger depuis que Pékin a imposé à Hong Kong, en 2020, une loi sur la sécurité nationale réprimant les dissidents à la suite des manifestations massives en faveur de la démocratie de 2019.
Avant le communiqué d'Antony Blinken, la Chine avait fustigé vendredi les «intentions malveillantes» des Etats-Unis et du Royaume-Uni à la suite de leur condamnation des primes offertes.