ProcèsL'homme accusé de double assassinat à Payerne en 2018 sera jugé
gsi, ats
16.8.2021 - 08:49
La justice vaudoise se penche lundi à Renens sur l'une des affaires les plus sanglantes des dernières années. Un homme comparaît pour avoir abattu sa femme et son fils aîné, qu'il avait criblés de balles à Payerne le 25 avril 2018.
gsi, ats
16.08.2021, 08:49
16.08.2021, 08:57
ATS
Selon l'acte d'accusation, le prévenu est arrivé ce soir-là dans l'appartement de sa femme, dont il était séparé, avec un pistolet semi-automatique et deux chargeurs. Une altercation a éclaté et l'homme a tiré une première balle à bout portant de son fils de 18 ans, qui tentait de défendre sa mère.
L'accusé a ensuite vidé un premier chargeur sur son ancienne compagne, avant de changer de magasin et de lui tirer plusieurs fois dans la tête. Il s'est alors dirigé vers le corps effondré de son fils, qui s'était réfugié dans la cage d'escalier après avoir reçu la première balle. Il l'a achevé en tirant trois nouveaux coups.
Après avoir fait feu, en tout, à trente reprises sur ses victimes, le prévenu avait pris la fuite chez des connaissances, leur avouant ses crimes. Il avait fini par avoir la police au téléphone et accepté de se rendre durant la nuit à la gendarmerie de Payerne. Depuis, il est détenu à la prison de Bois-Mermet à Lausanne.
Jalousie
Le comportement de l'accusé, un Portugais âgé aujourd'hui de 53 ans, semble avoir été dicté par une extrême jalousie. Selon l'acte d'accusation, ce maçon violentait sa femme depuis 2012, entre insultes, menaces de mort, gifles, coups de pied et de poing.
L'épouse, qui travaillait comme femme de ménage, avait quitté le domicile conjugal en 2017 avec les deux enfants. Elle a toutefois continué à subir le harcèlement et les insultes de son mari. Une violente dispute avait encore éclaté la veille du crime, impliquant aussi le fils aîné.
Quant au fils cadet, alors âgé de 16 ans et en internat, il n'a pas assisté à l'exécution de sa mère et de son frère.
Prévenu d'assassinat
Pour ce double homicide – le terme féminicide ne figure pas dans le code pénal -, la procureure Elodie Pasquier a retenu l'assassinat, mais aussi les lésions corporelles simples qualifiées, les menaces qualifiées et l'infraction à la loi fédérale sur les armes.
Le procès est prévu sur deux jours à la salle d'audience cantonale de Renens, où le Tribunal criminel du Nord vaudois et de la Broye s'est délocalisé pour l'occasion. Si les juges confirment l'accusation d'assassinat, le prévenu risque la prison à vie, en tout cas 10 ans au minimum.