Londres Londres: grand gala de danseurs étoiles pour l'Ukraine

ATS

19.3.2022 - 22:33

Participer au gala est un devoir humanitaire, a dit le danseur cubain Javier Torres qui n'a pas manqué de comparer la situation du peuple ukrainien à celle qu'a subie le peuple cubain à cause de l'embargo américain.
Participer au gala est un devoir humanitaire, a dit le danseur cubain Javier Torres qui n'a pas manqué de comparer la situation du peuple ukrainien à celle qu'a subie le peuple cubain à cause de l'embargo américain.
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De la Russie à l'Argentine, en passant par le Japon, la France ou Cuba, des stars internationales du ballet ont offert samedi à Londres un grand gala humanitaire pour l'Ukraine, afin de lever des fonds et envoyer «un message d'unité» contre cette guerre «horrible».

19.3.2022 - 22:33

«En tant qu'artistes, nous avons du talent et nous devons l'utiliser pour dire ce en quoi nous croyons. L'art a une voix et c'est la voix que nous utilisons», explique à l'AFP Ivan Putrov, coordinateur du gala de danse qui s'est tenu à guichet fermé au London Coliseum, siège de l'English National Opera.

L'Ukrainien fut danseur principal du prestigieux Royal Ballet de Londres de 2002 à 2010. Aujourd'hui, alors qu'il voit son pays détruit par la guerre, il a décidé avec la danseuse roumaine Alina Cojocaru, formée comme lui à Kiev où ils ont toujours des amis et des proches, de mobiliser le monde du ballet pour cet «appel humanitaire».

Ils ont réuni un casting d'exception pour «lever des fonds qui sauveront des vies» et «envoyer un message non seulement à l'Occident (...) mais aussi aux Russes, dont certains nous entendront et élèveront la voix», explique Ivan Putrov. «Ce qui se passe est horrible».

Parmi les étoiles attendues, la Russe Natalia Osipova, l'Argentine Marianela Núñez et la Japonaise Fumi Kaneko (Royal Ballet), l'Ukrainienne Katja Khaniukova, l'Espagnole Katja Khaniukova et l'Américaine Emma Hawes (English National Ballet). Le Français Mathieu Ganio de l'Opéra de Paris devait aussi participer.

Entre prix de places et dons, ils espèrent récolter plus de 100'000 livres (120'000 euros) qui iront au Disasters Emergency Committee (DEC), coalition d'associations humanitaires britanniques ayant déjà levé quelque 200 millions de livres pour l'Ukraine.

«Devoir humanitaire»

«L'art est-il approprié dans des circonstances si horribles? Bien sûr qu'il l'est, parce qu'il donne de l'espoir, de l'inspiration aux gens», assure Ivan Putrov.

Le gala devait débuter avec l'hymne national ukrainien, mettant aussi à l'honneur des compositeurs russes, comme Glazounov, Tchaïkovski et Rachmaninov, parce que «la culture russe n'a rien à voir avec (le président russe Vladimir) Poutine, et Poutine n'a rien avoir avec la culture russe», insiste le danseur ukrainien.

«Et la danse est si intégrée depuis des siècles qu'on ne peut pas vraiment l'attribuer à une nation en particulier. C'est donc vraiment un message d'unité», ajoute-t-il.

Parmi les artistes répondant à l'appel figure aussi le Cubain Javier Torres, du Northern Ballet, qui se fait remplacer lors d'une représentation samedi à Leeds (nord de l'Angleterre), pour danser une version masculine de «La mort du cygne», du chorégraphe français décédé Michel Descombey.

L'oeuvre qui met en scène un paraplégique perdant un membre «représente la lutte pour ce qu'on a perdu», explique Javier Torres à l'AFP.

«Elle parle de se battre jusqu'au bout», ajoute-t-il, évoquant les «gens qui tentent de résister contre ce qui leur arrive», comme les Cubains souffrant depuis des décennies des sanctions américaines ou les Ukrainiens plongés dans la guerre.

Participer au gala est pour Javier Torres «un devoir humanitaire (...) d'abord en tant que personne et ensuite en tant qu'artiste».

ATS