RécompenseLouveteau abattu illégalement: 10'000 francs pour des infos
zd, ats
27.1.2021 - 12:43
Le Groupe Loup Suisse (GLS) veut faire toute la lumière sur le louveteau trouvé mort à Torgon (VS). Il offre une récompense à quiconque pourra aiguiller la police dans ses recherches.
«Groupe Loup Suisse offre 10'000 francs pour toute information/indice/témoignage qui permettra de confondre le(s) braconnier(s) du louveteau de Torgon», écrit l'association qui milite pour l'étude du loup et l'aide à la cohabitation avec le monde de l'élevage sur son compte Facebook. L'animal a été trouvé mort samedi «traversé par un projectile», selon la clinique vétérinaire de Berne, cité par la police cantonale.
«Je ne sais pas si cette récompense sera suffisante, mais on espère que cela va aider certaines personnes à parler, à mettre hors d'état de nuire le braconnier en question. Il nous faut quelqu'un qui ose parler», explique sur les ondes de Rhône FM la porte-parole romande du groupe Isabelle Germanier.
La dernière fois que le Groupe Loup Suisse avait promis une telle somme, c'était en 2017 pour retrouver la personne qui avait tué une louve à Mayoux, dans le Val d'Anniviers. «La récompense n'avait pas été attribuée», regrette encore auprès de Keystone-ATS Isabelle Germanier qui dénonce «une importante omerta».
«Malheureusement les personnes qui ont des informations subissent beaucoup de pressions et de menaces», ajoute-t-elle. L'affaire de la louve a finalement été classée, faute de preuves.
Une récompense à «double tranchant»
Publiée mardi soir, l'annonce de récompense a déjà donné lieu à une petite dizaine de réponses. Il s'agit d'un appel à témoins, insiste le Groupe Loup Suisse se défendant de tout appel à la délation, comme certains le dénoncent à coups de commentaires sous la publication.
«Nous voulons montrer qu'il y a maintenant une surveillance beaucoup plus importante et que dorénavant ça va compliquer la tâche des braconniers», précise encore Isabelle Germanier. L'argent ira à celle ou celui qui apportera des preuves pouvant confondre le braconnier. Le groupe remettra les éléments probants à la police d'ici la fin de la semaine ; il n'est pas question de les rendre publiques.
Pour la police cantonale valaisanne, ce genre de récompense peut être à double tranchant: «soit cela motive un prétendu témoin, soit cela favorise la destruction de preuves par l’auteur», relève Stève Léger, porte-parole.
Onze loups tués illégalement
Le GLS craint le tir illégal: des louveteaux abandonnés à eux-mêmes ou une meute décapitée de son couple reproducteur peuvent partir en vrille. «Oui, il faut réguler les loups, surtout ceux qui ont appris à déjouer les protections pour éviter des attaques systématiques ou la transmission aux générations futures, mais il est primordial d’éviter de créer des loubards», explique Isabelle Germanier.
Au total, onze loups, en comptant le louveteau de Torgon, ont été victimes de tirs illégaux depuis leur retour en Suisse. «Mais les cas de braconnages sont plus nombreux», affirme-t-elle. Ils resteront toutefois officieux, car «la plupart du temps on ne retrouve pas la dépouille: pas de corps, pas de crime», résume la porte-parole.