La cour d'appel de Paris décide lundi si Pierre Palmade reste assigné à résidence dans un hôpital sous surveillance électronique ou s'il est placé en détention provisoire, comme le demande le parquet après le grave accident qu'il a provoqué le 10 février sous l'emprise de la cocaïne.
L'humoriste Pierre Palmade, le 23 mars 2006 à Paris
Croquis d'audience de Céline Lasek, l'avocate de Pierre Palmade, devant la cour d'appel de Paris, le 24 février 2023
Maintien à l'hôpital ou détention pour Palmade? La justice tranche lundi - Gallery
L'humoriste Pierre Palmade, le 23 mars 2006 à Paris
Croquis d'audience de Céline Lasek, l'avocate de Pierre Palmade, devant la cour d'appel de Paris, le 24 février 2023
Depuis la collision qui a fait trois blessés graves en Seine-et-Marne, dont une femme enceinte qui a perdu son bébé, l'humoriste de 54 ans est mis en examen pour homicide et blessures involontaires par conducteur ayant fait usage de produits stupéfiants en état de récidive légale.
Le 17 février à Melun, le juge des libertés et de la détention l'avait assigné à résidence, sous bracelet électronique, dans le service d'addictologie d'un hôpital. Cette décision a été contestée vendredi devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris par le parquet général.
La décision sera rendue lundi en fin de matinée, alors que l'état de santé du comédien fait l'objet de spéculations.
Pierre Palmade a été victime d'un accident vasculaire cérébral samedi en fin de journée, a confirmé à l'AFP son entourage, après des informations de presse. Plusieurs médias avaient rapporté que le comédien, hospitalisé à Villejuif (Val-de-Marne), avait subi un AVC mais que son pronostic vital n'était pas engagé.
Il a été transféré à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre, a confirmé à l'AFP une source proche du dossier.
Disgrâce
Le 10 février, sur une route départementale de Seine-et-Marne, l'humoriste conduisait une voiture qui a percuté un véhicule venant en face. Outre le comédien, l'accident a fait trois blessés graves: un homme de 38 ans, son fils de six ans et sa belle-soeur de 27 ans, qui a perdu après la collision le bébé de six mois qu'elle attendait.
Pierre Palmade, testé positif à la cocaïne, a «reconnu», selon le parquet, en avoir consommé, ainsi que des drogues de synthèse, avant de prendre le volant. La gendarmerie s'est vu confier des investigations sur des soupçons d'infraction à la législation sur les stupéfiants.
D'après les dernières informations sur leur état de santé communiquées par le parquet, le conducteur et son fils sont toujours hospitalisés en réanimation dans un état grave.
A cette affaire qui a déclenché une tempête médiatique s'ajoutent désormais contre l'humoriste des investigations sur la détention d'images pédopornographiques, lancées après un signalement effectué auprès de la police. Aucune accusation n'est à ce stade retenue contre lui dans ce nouveau dossier. Son domicile parisien et sa maison en Seine-et-Marne ont été perquisitionnés, du matériel informatique a été saisi.
Un homme a été mis en examen samedi pour diffusion et détention d'images pédopornographiques et placé sous contrôle judiciaire dans le cadre de cette enquête.
Depuis l'accident et les nombreuses révélations ultramédiatisées sur la vie de Pierre Palmade, aucune personne de son cercle proche ne s'est exprimée, à l’exception d'une de ses sœurs qui, dans un communiqué, a déclaré le 14 février qu'il avait «honte» et «assumerait toutes les conséquences de ses actes, avec la conscience terrible qu'il ne pourra jamais réparer le mal qu'il a fait».
Le directeur du musée Grévin à Paris, abritant les reproductions en cire de célébrités, a annoncé jeudi le retrait de la statue de l'humoriste. Une décision qui «s'imposait» selon lui «par respect» pour les victimes de l'accident mais «aussi à cause des derniers rebondissements de l'enquête».
La disgrâce s'est poursuivie vendredi avec l'annonce par le maire de Fameck (15.000 habitants) en Moselle que la municipalité déprogrammait la représentation d'«Ils s'aiment», pièce de théâtre à succès coécrite en 1996 par Pierre Palmade et Muriel Robin, en justifiant ce retrait notamment par la lutte de la ville «contre les stupéfiants».