Déjà condamné et sous OQTFMeurtre de Philippine à Paris: le tueur présumé interpellé à Genève
ATS
24.9.2024 - 20:46
Trois jours après la découverte du corps d'une étudiante enterrée dans le bois de Boulogne à Paris, un suspect de 22 ans, condamné par le passé pour viol et sous le coup d'une OQTF (obligation de quitter le territoire français), a été interpellé mardi en Suisse.
24.09.2024, 20:46
24.09.2024, 23:51
ATS
Cet homme est âgé de 22 ans et de nationalité marocaine, a précisé à l'AFP une source proche du dossier, confirmant une information d'Actu 17.
Le parquet de Paris a confirmé à l'AFP qu'un suspect avait été «identifié et interpellé ce jour dans le canton de Genève». «Une demande d'extradition va être adressée aux autorités suisses», a-t-il ajouté.
«En situation irrégulière sur le territoire français»
Selon le parquet, le suspect, «en situation irrégulière sur le territoire français, a été condamné en octobre 2021, pour des faits de viol commis en 2019 (alors qu'il était mineur)». Il avait été «libéré, en fin de peine, au mois de juin 2024».
La victime, prénommée Philippine et âgée de 19 ans, était étudiante à l'université de Paris-Dauphine. Son corps avait été retrouvé enterré dans le bois de Boulogne, situé dans l'ouest parisien, lors d'une battue samedi après-midi.
C'est sa famille qui avait signalé sa disparition. L'étudiante avait été vue pour la dernière fois vendredi à l'heure du déjeuner, à l'université.
Il n'a pas respecté son obligation de pointer
Ce mardi en fin de journée, seuls quelques joggeurs ou cyclistes se trouvaient sur les lieux, à 500 mètres de l'université de Paris Dauphine, après un pont qui enjambe le périphérique, a constaté une journaliste de l'AFP.
Selon une source policière, des témoins avaient raconté avoir vu un homme muni d'une pioche dans le secteur.
L'enquête, ouverte pour homicide volontaire, a été confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire de Paris. Selon la source proche du dossier, le suspect était sorti de détention le 20 juin et avait été placé en centre de rétention administrative (CRA) à Metz.
Le 3 septembre dernier, un juge des libertés et de la détention avait validé sa sortie du centre de rétention. Une mesure assortie d'une obligation de pointer. Le 4 septembre, le Maroc avait fait «parvenir l'autorisation d'expulsion» aux autorités françaises, selon cette source.
La veille du meurtre, le 19 septembre, le suspect avait été inscrit au fichier des personnes recherchées, parce qu'il ne respectait pas son obligation de pointer, toujours selon cette source.
L'extrême droite monte au créneau
L'extrême droite est immédiatement montée au créneau. «La vie de Philippine lui a été volée par un migrant marocain sous le coup d'une OQTF», a ainsi réagi sur X le président du Rassemblement national, Jordan Bardella.
«Il est temps que ce gouvernement agisse: nos compatriotes sont en colère et ne vont pas se payer de mots», a-t-il ajouté.
La vie de Philippine lui a été volée par un migrant marocain sous le coup d’une OQTF.
Ce migrant n’avait donc rien à faire sur notre sol, mais il a pu récidiver dans la plus totale impunité.
Notre justice est laxiste, notre État dysfonctionne, nos dirigeants laissent les…
ENCORE un migrant, ENCORE un clandestin, ENCORE une OQTF non exécutée, ENCORE un criminel récidiviste, ENCORE un violeur laissé en liberté. Si l’information est confirmée, #Philippine est ENCORE une petite Française que nos dirigeants ont livrée à un prédateur importé. pic.twitter.com/MYLqjzd1Ba
Le taux d'exécution des mesures d'éloignement (OQTF) de la France est le plus bas de l'Union Européenne: autour de 7% contre près de 30% au niveau de l'UE.
«Trop d'OQTF sont prises par les autorités: on observe une multiplication des mesures d'éloignement à l'encontre de personnes dont on sait dès le départ qu'elles ne peuvent pas faire l'objet d'un retour vers un pays d'origine ou de transit», selon Marie-Laure Basilien-Gainche, professeure de droit public à l'université Lyon III.