FranceMeurtre d'Alexia: ouverture d'un procès très attendu en France
ATS
17.11.2020
Le procès de Jonathann Daval, un informaticien de 36 ans, jugé pour le meurtre de sa femme Alexia en 2017, s'est ouvert lundi devant la Cour d'assises de la Haute-Saône (Est), à Vesoul. C'est un procès très attendu en France.
Jonathann Daval a réaffirmé être seul impliqué dans la mort de son épouse, au premier jour de son procès. Il avait reconnu après de multiples revirements avoir tué sa femme et encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le procès doit s'achever vendredi.
«On est là pour avoir de nouvelles révélations et mettre en exergue toutes les horreurs qu'a subies Alexia», a expliqué la mère de la victime, Isabelle Fouillot, aux côtés de son mari et de leur avocat, Me Gilles-Jean Portejoie. «On ne fait pas ça à un animal, c'est l'horreur totale», a ajouté Mme Fouillot.
L'affaire, survenue à l'automne 2017, avait profondément marqué les esprits alors que l'ampleur des violences faites aux femmes éclatait au grand jour avec la vague #MeeToo. Plus de quarante médias sont accrédités pour suivre les cinq jours d'audience.
Plusieurs versions
Le 30 octobre, le corps en partie calciné d'Alexia Daval, une employée de banque de 29 ans, était retrouvé dissimulé sous des branchages, dans un bois situé à quelques kilomètres du domicile des Daval à Gray-la-Ville (Haute-Saône). Le mari avait signalé deux jours plus tôt la disparition de son épouse lors d'un jogging.
Les jours suivants, le visage baigné de larmes du trentenaire s'affichait dans les médias. Mais en janvier 2018, le veuf éploré est placé en garde à vue et avoue le meurtre de se femme survenu, selon lui, lors d'une violente dispute. S'ensuivront deux années d'instruction durant lesquelles Jonathann livrera plusieurs versions, se rétractant, puis accusant son beau-frère, avant de reconnaître de nouveau le meurtre.
Le soir du meurtre, Jonathann affirme avoir refusé un rapport sexuel à sa femme qui, en retour, se serait montrée violente, lui reprochant de "ne pas être un homme». Alexia, «violente en paroles et en actes», «l'humiliait», a soutenu au cours de l'instruction l'accusé qui dit l'avoir «étranglée» et «frappée pour qu'elle se taise».
L'image d'une Alexia dominatrice révulse les parents de la victime. «C'est le procès de Jonathann, et je ne veux pas que ce soit le procès d'Alexia, ça on ne le supportera pas», a prévenu Isabelle Fouillot lundi matin.