Condamné à 20 ans en 1ère instanceMeurtre à Sullens: ouverture du procès en appel
ATS
22.9.2021 - 12:58
Le procès en appel d'un travailleur frontalier accusé du meurtre d'une jeune prostituée roumaine à Sullens (VD) s'est ouvert mercredi dans le Jura français. L'homme clame toujours son innocence.
22.09.2021, 12:58
ATS
Alexandre Verdure, 34 ans, a réaffirmé sa position dès le début de l'audience devant la cour d'assises du Jura (F): «elle est toujours la même, non coupable». La cour rendra son verdict vendredi.
L'accusé avait été condamné à 20 ans de réclusion criminelle en première instance, en décembre dernier, pour le meurtre de Mihaela Miloiu, 18 ans, avec laquelle il avait eu une relation tarifée dans la nuit du 29 au 30 novembre 2016 à Sullens (Suisse), près de la frontière française.
Cet ancien agent de sécurité qui travaillait alors en Suisse et habitait à Mouthe (Doubs) avec sa femme et son fils, a toujours contesté avoir tué la jeune femme, accusant deux hommes qu'il n'a pas pu identifier. Il a en revanche admis avoir transporté et abandonné le corps dans la forêt communale du Frasnois en France. Son ADN a été le seul retrouvé sur la victime.
La défense, menée par Me Sylvain Cormier, remettra au coeur des débats la piste des «proxénètes ultra-violents» qui prostituaient la jeune femme en Suisse, s'appuyant notamment sur le travail de deux criminologues qui ont enquêté en Suisse et en Roumanie. Il plaidera l'acquittement.
«Lover boy»
«Alexandre n'est pas du tout violent, ni agressif», ont soutenu ses parents mercredi, décrivant un homme «honnête, sympathique et doux». «Je suis son papa, c'est moi qui le connais le mieux. Ce n'est pas lui. Il en est incapable», a affirmé son père. Mihaela Miloiu, adolescente roumaine tombée sous la coupe d'un «lover boy», qui l'avait séduite puis prostituée sur les trottoirs helvètes, est longtemps restée «l'inconnue du Frasnois».
Son corps nu, lardé de 26 coups de couteau, avait été découvert par des bûcherons le 15 décembre 2016, mais tous les os de son visage étaient brisés par les coups, la rendant méconnaissable. Une reconstitution faciale avait été nécessaire pour établir son portrait-robot en 3D.
C'est presque par hasard que des gendarmes français et suisse avaient découvert l'identité de la jeune femme. Les enquêteurs avaient ensuite confondu Alexandre Verdure qui s'était rendu le 30 novembre 2016 à l'hôpital de Pontarlier (F) pour faire soigner une blessure à une main.