Criminalité Moins d'infractions mais plus de violences graves en 2020

lt, ats

22.3.2021 - 14:54

Le nombre d'infractions pénales a diminué de 2,4% en 2020, avec notamment une baisse de 9,9% pour les cambriolages. Mais les cas de violence grave ont augmenté de 8,9%, les violences domestiques de 5%. La pandémie de Covid-19 imprègne les statistiques 2020.

Le nombre d'infractions pénales a diminué de 2,4% en 2020, avec notamment une baisse de 9,9% pour les cambriolages. (image d'illustration).
Le nombre d'infractions pénales a diminué de 2,4% en 2020, avec notamment une baisse de 9,9% pour les cambriolages. (image d'illustration).
KEYSTONE/LAURENT GILLIERON

Keystone-SDA, lt, ats

Durant la situation extraordinaire décrétée par le Conseil fédéral du 16 mars au 19 juin 2020, les infractions pénales ont baissé de 21% par rapport à la moyenne des trois dernières années, selon le rapport de l'Office fédéral de la statistique (OFS) publié lundi. Dans le même temps, les infractions à la loi sur les stupéfiants ont diminué de 14%, celles à la loi sur les étrangers et l'intégration de 37%.

Durant cette période, les vols par effection concernant les privés ont fortement diminué (-62%). «Les gens étaient beaucoup plus présents chez eux en raison de l’obligation de travailler à domicile», a commenté Mark Burkhard, président de la Conférence des Commandants des Polices Cantonales de Suisse (CCPS), cité dans un communiqué.

Durant le semi-confinement, les violences domestiques ont, elles, augmenté de 5%. «Des éléments indiquent toutefois qu’un nombre accru de conflits familiaux est survenu dans plusieurs régions du pays», a souligné la task force «Violence domestique et Covid-19» de la Confédération dans un communiqué.

Pour l'ensemble de l'année, le nombre d'infractions pénales a diminué pour la huitième année consécutive: moins 2,4%, pour un nombre total de 421'678. Les infractions à la loi sur les stupéfiants ont diminué de 9,4% et les infractions à la loi sur les étrangers de 11,5%.

Violence en augmentation

Toutefois, le nombre d'infractions violentes a augmenté l'an dernier (+3%). Les infractions violentes graves ont connu une hausse significative de 8,9%, en raison notamment de l'augmentation des tentatives d'homicide (+22,2%), des viols (+5%) et des agressions avec lésions corporelles graves (+5%), indique le rapport de l'OFS.

Le nombre d'homicides est, lui, resté stable: 46 en 2020 contre 47 en 2019, selon l'OFS. Vingt-huit ont été commis dans le cadre de violences domestiques et 11 des victimes étaient des femmes tuées par leur partenaire ou ex-partenaire. Neuf étaient des enfants tués par un parent.

«La pointe d'un énorme iceberg»

L'association Terre des femmes est «choquée» par les chiffres publiés. Dans un communiqué, l'organisation de défense des droits des femmes a par exemple relevé qu'il y a au moins 14 viols par semaine et un meurtre toutes les deux semaines dans le cadre de violences domestiques.

Et ces chiffres «ne sont que la pointe d'un énorme iceberg» puisqu'ils représentent seulement les cas dénoncés à la police, a appuyé Terre des femmes. Pour prendre la mesure de la taille de cet iceberg, des études de prévalence régulières sont nécessaires, selon l'association.

Autre demande de Terre des femmes: que les victimes puissent être conseillées 24 heures sur 24 dans toute la Suisse et que des campagnes de préventions fédérales soient développées. Enfin, Terre des femmes invite la Confédération et les cantons à cesser de «banaliser les féminicides» en les qualifiant de «drames familiaux».

24'938 infractions numériques

Pour l'ensemble de 2020, les cambriolages ont également connu une baisse de près de 10 %. Les vols de véhicules (+15,4%) et de vélos électriques (+37,5%) ont augmenté.

La CCPCS fait par ailleurs état d'un «nouveau record» en matière de violence et de menaces à l'encontre des autorités et des fonctionnaires, en augmentation de 8,1 % par rapport à l'année précédente.

La statistique contient pour la première fois les infractions ayant une composante dite numérique. L'OFS en dénombre 24'398. La grande majorité (16'395) concerne la «cyber-escroquerie», dont font partie par exemple les arnaques liées aux magasins en ligne, aux annonces immobilières ou encore aux sentiments. A titre de comparaison, 32'819 cambriolages ont été dénombrés la même année.