MulhouseUn professeur de droit condamné pour harcèlement sexuel
ATS
11.7.2022 - 15:13
Un professeur de droit de l'Université de Haute-Alsace (UHA) à Mulhouse (Haut-Rhin) a été condamné lundi à un an de prison avec sursis pour harcèlement sexuel après des propos tenus en cours qui avaient choqué des étudiants, a-t-on appris auprès de l'avocat de parties civiles.
Keystone-SDA
11.07.2022, 15:13
11.07.2022, 16:29
ATS
Le tribunal correctionnel de Mulhouse a également infligé à Bertrand Pauvert, maître de conférences en droit public, trois ans d'interdiction d'enseigner, a indiqué Me Rayan Zaien, avocat des deux étudiantes parties civiles dans ce dossier, aux côtés de l'UHA.
Âgé de 51 ans, Bertrand Pauvert, est également conseiller municipal de Mulhouse, élu en 2020 sur une liste conduite par la RN Christelle Ritz, et siège également au conseil d'agglomération. En mars, il a rallié le parti Reconquête! d'Eric Zemmour, alors candidat à la présidence de la République, en tant que coordinateur local.
Déjà suspendu à titre provisoire depuis octobre dernier, il a comparu le 9 juin pour harcèlement sexuel et violence n'ayant pas entraîné d'incapacité de travail. Le Ministère public avait alors requis dix-huit mois de prison, dont six ferme, ainsi qu'une interdiction d'enseigner de trois ans, selon Rayan Zaien.
L'avocat de la défense, Me Jonathan Muré, a indiqué au quotidien régional L'Alsace son intention de faire appel. Sollicité par l'AFP, il n'avait pas réagi en début d'après-midi.
«Mes deux clientes sont satisfaites du jugement qui reconnaît leur qualité de victime», a indiqué Rayan Zaien. Elles ont obtenu un euro symbolique de dommages-intérêts, au même titre que l'Université, a-t-il précisé.
Simulation d'une sodomie
L'affaire avait éclaté en octobre dernier, lorsque plusieurs étudiantes et étudiants avaient dénoncé auprès de l'Université, enregistrements à l'appui, «des propos sexistes, dénigrants» et des «attitudes, durant les séances dédiées aux cours, caractéristiques selon eux d'un harcèlement à leur égard», relatait L'Alsace.
Parmi les faits évoqués: en 2018, M. Pauvert aurait fait descendre un étudiant sur l'estrade pour simuler une sodomie, signifiant selon lui «l'attitude de l'Europe à l'égard de la France», rapportait le journal. En cas de viol, il conseillait également à des étudiantes de «prendre du plaisir» et de «ne pas en rajouter».