LyonNouvelle annulation d'un concert dans une église après des menaces
ATS
21.4.2023 - 16:06
Un concert de rap et de musique électronique qui devait se tenir la semaine prochaine sur le toit de la basilique de Lyon a été annulé en raison de «menaces de violences sérieuses», a indiqué son organisateur.
21.04.2023, 16:06
21.04.2023, 16:24
ATS
Début avril, c'est le chanteur Bilal Hassani, icône LGBT et ancien représentant de la France à l'Eurovision, qui avait dû annuler son concert dans une église désacralisée de Metz, sous la pression de mouvances catholiques qui criaient à la «profanation». Cet épisode a conduit à l'ouverture d'une enquête judiciaire pour incitation à la haine.
L'annulation du concert prévu le 27 avril dans la basilique de Notre-Dame-de-Fourvière, à Lyon, tient elle aux pressions d'"une minorité d'individus», a déploré dans un communiqué son organisateur, le collectif Quai de Saône. Il dénonce un «précédent très inquiétant pour la culture» à Lyon, une des places fortes de l'ultradroite en France.
«Dédiaboliser la musique électronique»
«Pour dédiaboliser la musique électronique, on s'était dit que la basilique était la meilleure chose à faire symboliquement (...). On a présenté le projet au corps religieux, un peu réticent au début, mais il a fait confiance à la jeunesse et on a travaillé la programmation ensemble», a précisé à l'AFP un porte-parole de ce collectif.
Des DJ et rappeurs avaient été programmés mais il n'y avait «aucun propos grossier ou parole blasphématoire dans leurs chansons», a assuré le porte-parole.
Certains groupuscules ont toutefois fait entendre leur opposition à un tel événement, conduisant le collectif à annuler le concert par crainte de «débordements» et en raison «de risques pour la sécurité du public». Un groupuscule identitaire local, les Remparts, s'est félicité de cette annulation sur Twitter.
Cyberharcèlement
Un autre concert dans un lieu religieux a récemment défrayé la chronique en France. En juin 2021, le chanteur Eddy de Pretto, qui a fait son coming out en 2017, avait été visé par une campagne massive de cyberharcèlement après s'être produit dans l'église parisienne de Saint-Eustache. Il y avait interprété un de ses morceaux où il emploie le terme «sodomites».
En décembre 2022, onze personnes qui avaient participé à ce cyberharcèlement ont été condamnées à des peines allant de trois à six mois de prison avec sursis.