Etats-UnisLes orages plus forts comme signe du changement climatique
ATS
28.8.2022 - 02:32
Des orages d'une rare intensité cet été inondant des régions frappées par la sécheresse démontrent la dure réalité du réchauffement climatique aux Etats-Unis. Ces tempêtes, auparavant rarissimes, deviennent aujourd'hui plus intenses et plus fréquentes.
28.08.2022, 02:32
28.08.2022, 08:44
ATS
Leurs effets sont potentiellement dévastateurs, préviennent les scientifiques. Au moins 40 personnes ont été tuées aux Etats-Unis dans des orages le mois dernier dans les Etats du Kentucky (centre-est), l'Illinois (nord), le Texas (sud) ou encore le Missouri (centre), accompagnés de fortes inondations en raison de la sécheresse des sols.
Durant l'un de ces épisodes, plus de 300 millimètres de pluie sont tombés, un événement qui ne doit intervenir, selon les modèles statistiques, qu'une fois tous les mille ans. «C'est comme un coup du lapin météorologique», a relevé dans un tweet Peter Gleick, le cofondateur du Pacific Institute, une ONG spécialisée dans l'étude de l'eau.
Et c'est dû «à une intensification du cycle hydrologique mondial», conséquence du réchauffement climatique, a-t-il ajouté.
«Le point commun entre ces fortes précipitations et d'autres phénomènes exceptionnels du même type, c'est un cocktail bien précis d'ingrédients» nécessaires à leur déclenchement, souligne David Novak, qui dirige le bureau des prévisions météorologique au sein des services météorologiques américains (NWS).
Plus chaud donc plus d'humidité
«Vous avez besoin d'humidité, d'une instabilité dans l'atmosphère. Et puis vous avez besoin d'un élément déclencheur pour que la tempête se forme», dit-il.
«Il y a un vrai consensus scientifique sur le fait que plus l'air est chaud, plus il peut être davantage humide», ajoute le météorologue. «Et plus il y a de l'humidité, plus vous pouvez avoir ces précipitations vraiment intenses», détaille-t-il. Selon une équation mathématique, une augmentation de température de 1 degré celsius est associée à une augmentation d'environ 7% de l'humidité dans l'atmosphère.
C'est ce qui chamboule les modèles statistiques de prévisions météorologiques et explique pourquoi ce qui auparavant restait un phénomène rare est aujourd'hui plus fréquent, explique M. Novak.
De tels orages avaient 0,1% de chances de se former avant l'ère industrielle, signifiant qu'en moyenne ils ne se produisaient que tous les mille ans. Mais ce pourcentage augmente radicalement dans un contexte de réchauffement climatique.
En d'autres termes, l'intervalle de récurrence de ces orages se réduit comme peau de chagrin. «Ce qui était vraiment peu probable, devient avec juste un peu plus d'humidité beaucoup plus probable», résume M. Novak.