Attentat déjoué du ThalysLe tireur à nouveau devant la justice
ATS
21.11.2022 - 14:10
Le procès en appel de l'attentat déjoué du train Thalys en août 2015 s'est ouvert lundi devant la cour d'assises spéciale de Paris avec pour seul accusé le Marocain Ayoub El Khazzani, le tireur du train. Celui-ci a été condamné en première instance à la réclusion à perpétuité.
Keystone-SDA
21.11.2022, 14:10
ATS
«Je n'ai rien à déclarer», a indiqué en français l'accusé à l'issue de la présentation des faits par le président David Hill. En pantalon et veste blancs au-dessus d'un maillot noir, barbe et cheveux bruns attachés en chignon, l'accusé a suivi d'un air absent l'exposé du président.
Le 21 août 2015, Ayoub El Khazzani, 33 ans, était monté à Bruxelles dans le train Thalys Amsterdam-Paris armé d'une kalachnikov, d'un pistolet semi-automatique, d'un cutter et de près de 300 munitions. Il n'avait été empêché de commettre un massacre que par l'intervention «héroïque» de plusieurs passagers, dont trois soldats américains en civil qui étaient alors en vacances, avait dit la cour lors du premier procès.
Ces trois Américains, Anthony Sadler, Alek Skarlatos et Spencer Stone, décorés depuis de la Légion d'honneur et qui ont reçu en février 2019 la nationalité française pour avoir «risqué leur vie pour les valeurs de la République», devraient témoigner le 29 novembre devant la cour.
Réclusion à perpétuité
Conformément aux réquisitions du ministère public, la cour avait condamné Ayoub El Khazzani à la réclusion criminelle à perpétuité pour «tentatives d'assassinats terroristes». Sa peine avait été assortie d'une période de sûreté de vingt-deux ans et d'une interdiction définitive du territoire français après sa peine.
Ce premier procès n'avait pas permis de faire toute la lumière sur le projet terroriste visant les passagers du Thalys, qui annonçait les attentats du 13 novembre 2015 à Paris et à Saint-Denis, coordonnés par le donneur d'ordre d'Ayoub El Khazzani, Abdelhamid Abaaoud.
«Emir» de l'organisation Etat islamique (EI), tué le 18 novembre 2015 lors d'un assaut des forces de l'ordre contre sa planque à Saint-Denis, Abdelhamid Abaaoud est considéré comme le chef des commandos qui ont causé la mort de 130 personnes à Paris et Saint-Denis. Lui-même faisait partie du commando qui a tiré sur des terrasses parisiennes.
Lors du premier procès, Ayoub El Khazzani avait expliqué qu'il souhaitait «venger» les victimes civiles des bombardements du président syrien Bachar al-Assad et de la coalition internationale.