«Féministe identitaire»Pancartes anti-migrants à Besançon : une jeune femme en garde à vue
ATS
9.4.2024 - 14:30
Une militante d'un collectif «féministe identitaire», soupçonnée d'avoir brandi des pancartes anti-migrants dimanche pendant le carnaval de Besançon, a été placée en garde à vue mardi, selon le procureur. Une enquête pour «provocation à la haine ou à la violence à l'égard d'un groupe de personnes en raison de leur origine ou d'une prétendue race» a été ouverte.
Keystone-SDA
09.04.2024, 14:30
09.04.2024, 14:57
ATS
Cette jeune femme de 18 ans s'est présentée au commissariat de Besançon où elle était convoquée, a précisé le procureur de la République Etienne Manteaux. «Elle a été placée en garde à vue et son audition est en cours», a-t-il ajouté.
Dimanche, deux jeunes femmes du collectif Némésis ont emprunté le tracé du carnaval de Besançon, qui a réuni plus de 20'000 personnes, en brandissant des pancartes associant migrants et violeurs: «Violeurs étrangers dehors» et «Libérez-nous de l'immigration».
Une banderole montrant le dessin d'un visage de fillette blonde aux yeux bleus, partiellement recouvert de deux mains noires, a également été suspendue à la façade d'un immeuble.
Le collectif d'extrême droite Némésis, qui se définit comme «féministe identitaire», a estimé que ce placement en garde à vue était une «persécution» de ses militantes qui demandent l'application de la loi française, à savoir l'expulsion des violeurs étrangers.
Plainte pénale
«Leur action de dimanche à Besançon pendant le carnaval visait à dénoncer les failles de la justice de notre pays qui manque à son devoir en n'appliquant pas les obligations de quitter le territoire français (OQTF)», ajoute un communiqué de Némésis.
La maire EELV de Besançon, Anne Vignot, a déposé plainte lundi et le procureur a ouvert une enquête pour «provocation à la haine ou à la violence à l'égard d'un groupe de personnes en raison de leur origine ou d'une prétendue race». Ces faits sont passibles d'un an d'emprisonnement et de 45'000 euros d'amende.
«On ne peut accepter que les étrangers servent de boucs émissaires à toutes les crises que nous traversons», avait déclaré Mme Vignot lors d'une conférence de presse, faisant le parallèle avec la montée du fascisme dans les années 1930.