Emprisonnée en Iran La lauréate du Prix Nobel de la paix dans l'ignorance de son propre prix?

ATS

6.10.2023 - 19:54

Le fils de la militante iranienne emprisonnée Narges Mohammadi, couronnée vendredi par le Prix Nobel de la paix, s'est dit «très fier» de sa mère, qu'il n'a pas vue depuis huit ans. Il ignore si elle a été informée de son Nobel.

La militante et journaliste de 51 ans est récompensée «pour son combat contre l'oppression des femmes en Iran et sa lutte pour la promotion des droits humains et la liberté pour tous», a déclaré la présidente du comité Nobel norvégien, Berit Reiss-Andersen, à Oslo.
La militante et journaliste de 51 ans est récompensée «pour son combat contre l'oppression des femmes en Iran et sa lutte pour la promotion des droits humains et la liberté pour tous», a déclaré la présidente du comité Nobel norvégien, Berit Reiss-Andersen, à Oslo.
sda

Keystone-SDA

«Je suis très, très fier d'elle, très heureux», a déclaré Ali, 17 ans, ajoutant que ce prix constituait «une récompense pour le peuple iranien», lors d'une conférence de presse à Paris où il vit avec son père et sa soeur jumelle.

A son côté, Taghi Rahmani, l'époux de Narges Mohammadi, a estimé que l'attribution du Nobel était «d'autant plus importante que la République islamique s'acharne sur les militants des droits humains et essaye de les faire taire».

«Il est très important aussi que cette récompense soit tournée vers l'intérieur de l'Iran, qu'elle aille symboliquement aux prisonniers politiques qui constituent le vivier de la résistance», a ajouté M. Rahmani.

Il a expliqué qu'il n'avait pas communiqué avec sa femme, détenue à la prison d'Evin de Téhéran. Il ignore donc si elle est informée de son Nobel.

Réfugié en France

M. Rahmani est réfugié en France depuis 2012, avec leurs deux enfants, Ali et Kiana. Il a évoqué la douleur de la séparation d'avec Mme Mohammadi. «Toutes les familles dans le monde aimeraient être ensemble. Mais nous sommes conscients que nous devons payer le prix fort pour qu'un jour le rêve de la liberté soit à notre portée».

Vice-présidente du Centre des défenseurs des droits de l'Homme fondé par Shirin Ebadi, elle aussi prix Nobel en 2003, Narges Mohammadi, 51 ans, a été maintes fois condamnée et emprisonnée depuis 25 ans pour son engagement contre le voile obligatoire pour les femmes et contre la peine de mort.