Procès à Lausanne Peine de 20 ans pour un voleur assassin

ATS

29.10.2019 - 09:45

Le Tribunal criminel de l'arrondissement de Lausanne a condamné un Géorgien de 36 ans à 20 ans ferme pour assassinat (photo d'illustration).
Le Tribunal criminel de l'arrondissement de Lausanne a condamné un Géorgien de 36 ans à 20 ans ferme pour assassinat (photo d'illustration).
Source: KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT

Un cambrioleur qui avait tué un complice à Lausanne en 2012 a été condamné lundi à 20 ans de prison ferme. Abasourdi, ce Géorgien de 36 ans a annoncé qu'il allait faire une grève de la faim pour protester contre cette «injustice». Son avocat fera appel du jugement.

Le Tribunal criminel de l'arrondissement de Lausanne l'a condamné à cette peine pour l'assassinat d’un complice de 52 ans. Aux 20 ans d'emprisonnement seront retranchés les 672 jours qu’il a déjà passés en préventive.

L'accusé faisait partie d’un réseau de cambrioleurs géorgiens. Sa victime était un Roumain travaillant pour cette bande. Son rôle consistait notamment à héberger les cambrioleurs lors de leurs séjours en Suisse.

Incendie intentionnel

D'après l’acte d’accusation, auquel le Tribunal donne tout crédit, le 9 décembre 2012, le malheureux a reçu la visite de l’accusé et de deux comparses. Ce trio l'a ligoté sur son lit, molesté et probablement étouffé. La victime est décédée d'un arrêt cardiaque lors de cette agression, mais d'une manière que l'enquête n’est pas parvenue à établir précisément.

Le trio d’agresseurs avait enfermé le Roumain dans son appartement. Avant de partir, ils ont mis en place un dispositif visant à bouter le feu à l'appartement mettant ainsi en danger la vie de la vingtaine d’autres habitants du bâtiment. Leur idée était de faire disparaître les preuves.

Mort odieuse

«C’est une mort odieuse», a relevé le Président. Lequel a aussi précisé d’emblée que son «tribunal ne croit pas un instant aux dénégations du prévenu». Ce dernier avait tenté de mettre son crime sur le dos de deux mystérieux Russes. Ceux-ci auraient dormi dans l'appartement de la victime la nuit du drame, tout comme lui et l'un de ses complices.

«Aucun élément sérieux n’accrédite le fait que deux autres hommes auraient dormi dans ce minuscule appartement la nuit du drame», a insisté le Président. Le Tribunal criminel de l'arrondissement de Lausanne a jugé de la culpabilité de l’accusé et de celles de ses deux complices «sur la base d’un faisceau d'indices».

On citera principalement les traces ADN retrouvées sur les lieux du crime, la position peu naturelle dans laquelle se trouvait le cadavre de la victime lorsque la police l'a découvert en état de décomposition avancé et le fait que ses objets de valeurs aient été retrouvés sur le prévenu.

Le Tribunal a en revanche concédé ne pas avoir pu clairement déterminer s’il s'agissait d’un règlement de compte prémédité ou d'une dispute ayant mal tournée.

Casier bien rempli

Le condamné est marié et père de deux enfants de 11 et 12 ans. Son casier judiciaire comportait déjà des condamnations pour recel, vol et vol avec effraction en Suisse et en Autriche. Le Ministère public avait requis 20 ans de prison à son encontre et la défense l'acquittement.

Le condamné s'est montré abasourdi à l’énoncé du jugement. Il a ensuite pris la parole en roumain pour annoncer qu'il allait se lancer dans une grève de la faim pour protester contre ce «verdict injuste».

Son avocat, Me Cvjetislav Todic, fera appel de sa condamnation auprès du Tribunal cantonal. «Je suis très étonné par l'extrême sévérité de ce verdict», confie l’homme de loi. «Loin d’être accablant, le faisceau d'indices mis en avant par le Tribunal est peu convaincant. Je m'étonne notamment que sans mobile clair, on puisse faire preuve d’une telle sévérité. D'autant que le doute devrait profiter à l’accusé !»

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